La nébuleuse du Crabe est également connue comme M1, car elle est la première entrée du célèbre catalogue de Charles Messier d'objets célestes qui ne sont pas des comètes. Nous savons aujourd'hui que si M1 n'est effectivement pas une comète, c'est en réalité un rémanant de supernova, autrement dit un nuage de débris en expansion suite à l'explosion d'une étoile massive. Cette étonnante image en fausses couleurs combine des données obtenues uniquement depuis l'espace grâce aux satellites Chandra, Hubble et Spitzer. Chandra nous renseigne sur les émissions de rayons X (colorisées en bleu et blanc), Hubble nous montre la nébuleuse dans la partie visible du spectre électromagnétique (en violet), et Spitzer dans l'infrarouge (en rose). Objet parmi les plus exotiques du bestiaire interstellaire, le pulsar du Crabe, une étoile à neutrons tournant plus de 30 fois par seconde sur elle-même, est le point blanc visible au coeur du tourbillon central. Agissant comme une sorte de dynamo cosmique, le reliquat du coeur effondré de l'étoile alimente l'émission énergétique du Crabe à travers tout le spectre électromagnétique. S'étendant sur une douzaine d'années-lumière, la nébuleuse du Crabe se trouve à 6500 années-lumière de nous, dans la constellation du Taureau.