Sur la lointaine exoplanète HD 80606b, l’été n’est sans doute pas la meilleure saison pour faire du tourisme. A supposer que des formes de vie puissent flotter dans son atmosphère où proliférer à la surface d’une de ses hypothétiques lunes, elles devraient à la saison chaude endurer des températures de l’ordre de 1500° Kelvin, température largement suffisante pour fondre non seulement le plomb mais encore le nickel. Sur Terre, l’été se définit comme la période marquée par la plus grande durée d’ensoleillement quotidien. Sur HD 80606b, il faut retenir un autre critère : la partie de son orbite où elle est la plus proche de son étoile. HD 80606b, située à environ 200 années-lumière de nous, possède en effet l’orbite la plus elliptique qu’on connaisse pour une exoplanète. Si elle se trouvait dans notre système solaire, l’orbite de HD 80606B l’amènerait en effet en 50 jours seulement des parages de Vénus à ceux de Mercure. Sur la séquence visible ci-dessus, le rayonnement infrarouge de la face nocturne de HD 80606b est simulé numériquement au jour le jour tandis que la planète passe au plus près de son étoile. Cette simulation s’appuie sur les données infrarouge recueillies par le télescope spatial Spitzer à la fin 2007.