Avril a connu un spectaculaire événement céleste géocentrique sous les traits d'une rare éclipse hybride du Soleil : une éclipse totale ou annulaire selon le lieu d'observation. Pour Fred Espenak, embarqué sur un navire oscillant doucement au centre de la traînée de l'ombre de la Lune à environ 2200 km à l'ouest des Galapagos, l'éclipse était totale, la silhouette lunaire couvrant exactement le brillant disque solaire pour un bref moment. Son appareil photo a pris une image de la totalité révélant une couronne solaire étendue et des protubérances s'élevant au-dessus du bord du Soleil. Mais pour Stephan Heinsius, proche de l'extrémité de la traînée de l'ombre sur l'aérodrome de Penonome, au Panama, le diamètre apparent de la Lune avait diminué suffisamment pour créer une éclipse annulaire, montrant un anneau complet du disque solaire aveuglant, appelé anneau de feu. Les photos issues de ces deux endroits sont comparées ci-dessus. A quel point une éclipse hybride est-elle rare ? Des calculs montrent qu'au cours du XXIème siècle, à peine 3,1 % (7 sur 224) des éclipses solaires sont hybrides tandis que les hybrides comptent pour 5 % pour la période allant de l'an 2000 avant JC à l'an 4000 après JC.