Quel est le problème avec cet amas de galaxies ? Afin de découvrir quelle forme revêt la matière dans l’amas Abell 1689, il faut non seulement des images du ciel profond comme celles que peut offrir le télescope spatial Hubble, mais aussi des modélisations informatiques détaillées. Pour commencer, il faut prendre conscience du fait que chaque petite boule jaune floue visible dans cette image est une galaxie. En y regardant d’un peu plus près, on constate que de nombreuses galaxies d’arrière-plan sont étrangement agrandies et étirées en longs arcs de cercle par l’effet de lentille gravitationnelle de l’amas. Des analyses informatiques de la position et de la régularité de ces arcs indiquent qu’en plus de la matière de galaxies qu’il est possible de voir, cet amas doit également contenir des quantités significatives de matière sombre matérialisée ici par le halo violet. Cependant Abell 1869 conserve une bonne part de son mystère car les arcs gravitationnels y sont si nombreux et variés qu’aucune théorie concernant la matière sombre ne peut en rendre compte dans leur totalité tout en restant compatible avec mes modèles de matière sombre appliqués à la rotation des galaxies. Toutefois les informations détaillées qui commencent à être obtenues au sujet des amas de galaxies comme Abell 1689 nourissent l’espoir qu’une solution complète et cohérente sera trouvée qui révèlera non seulement pleinement la matière sombre dans les amas mais aussi les quantités d’énergie sombre contenues dans l’Univers dont on a besoin de jalonner la ligne de visée vers les arcs les plus éloignés pour rendre compte des observations.