La lumière des disques d'accrétion d'un couple de trous noirs en orbite l'un autour de l'autre se fraie un chemin au travers d'un espace-temps massivement déformé par les intenses perturbations gravitationnelles. Simulés numériquement, ces disques d'accrétion se sont vus affecter de fausses couleurs afin qu'on puisse distinguer les différents effets : en rouge, un disque d'accrétion environnant un trou noir de 200 millions de masses solaires, et en bleu un disque entourant un trou noir moitié moins massif. Il y a d'ailleurs une certaine logique dans ce choix. Plus le gaz est chaud, plus il est proche de la partie bleue du spectre lumineux, et la matière tournant autour d'un petit trou noir subit des effets gravitationnels plus intenses qui produisent des températures plus élevées. Mais pour la gamme de masses ici représentées, les deux disques d'accrétion émettraient en réalité dans l'ultraviolet. Dans la vidéo, des images secondaires déformées du trou noir bleu, qui montrent la vue du trou noir rouge de son partenaire, peuvent être trouvées dans l'écheveau emmêlé du disque rouge déformé par la gravité du trou noir bleu au premier plan. Parce que nous voyons la vue du rouge du bleu tout en voyant directement le bleu, les images nous permettent de voir les deux côtés du bleu en même temps. La lumière rouge et bleue provenant des deux trous noirs peut être vue dans l'anneau de lumière le plus interne, appelé l'anneau de photons, près de l'horizon des événements. Les astronomes s'attendent à ce que dans un avenir pas trop lointain, ils soient en mesure de détecter les ondes gravitationnelles, les ondulations dans l'espace-temps, produites lorsque deux trous noirs supermassifs dans un système semblable à celui simulé ici s'enroulent et fusionnent.