Y a-t-il suffisamment d’eau sur la Lune afin de pourvoir aux besoins de ses futurs explorateurs ? La question est d’importance dans l’hypothèse où l’humanité envisagerait d’utiliser la Lune comme avant-poste dans son exploration du système solaire. L’an dernier, La sonde spatiale LCROSS a été placée délibérément en trajectoire de collision avec un cratère plongé dans la nuit lunaire perpétuelle, à proximité du pôle sud. De nouvelles analyses du panache de débris consécutif à l’impact dans le cratère Cabeus ont révélé qu’il contenait encore plus d’eau qu’on ne l’espérait, peut-être dans les 6%. De plus, un instrument de la sonde LRO qui détecte les neutrons indique que même de vastes régions pas nécessairement toujours à l’ombre pourraient également contenir dans leurs sols une proportion significative d’eau gelée. Cette image en fausses couleurs obtenue à partir des données de LRO permet de repérer ces sols relativement riches en hydrogène (en bleu), dont on pense qu’il appartient à de la glace d’eau piégée juste sous la surface. Les zones rouges sont à priori sèches, le pôle sud est matérialisé par un cylindre blanc, la partie du cratère Cabeus plongée en permanence dans la nuit par un contour blanc, et le point d’impact de LCROSS par une étoile rouge. Dernières inconnues, d’abord la profondeur à laquelle se trouvent réellement ces cristaux de glace, puis la difficulté que représenterait la tâche de les extraire pour les transformer en eau potable.