Le mercredi 11 mai 2008 à 12H05 heure locale, cette fusée Delta II quittait au travers d’un nuage de fumée bourgeonnant le pas de tir 17 B de la base de lancement de l’armée de l’air nord-américaine sise à Cap Canaveral. Calé dans la coiffe du lanceur, le satellite GLAST, acronyme de « Gamma-ray Large Area Space Telescope », qu’on pourrait traduire par « télescope spatial gamma à grand champ », qui se trouve à présent en orbite autour de la Terre. La technologie des détecteurs de GLAST a initialement été développée pour les accélérateurs de particules installés sur Terre. Depuis l’orbite, GLAST pourra étudier les rayons gamma en provenance d’environnements extrêmes de notre galaxie, la Voie lactée, mais aussi de trous noirs supermassifs situés au cœur d’autres galaxies actives et lointaines, ou encore les sources des sursauts gamma. Ces « accélérateurs cosmiques » émettent à des niveaux d’énergie inatteignables dans les laboratoires terrestres. GLAST a également une sensibilité suffisante pour détecter des indices d’une éventuelle nouvelle physique dans le domaine relativement peu exploré des rayons gamma de haute énergie.