question posée le 26-11-2012 par Patrick STARNINI
Bonjour,
Tout d'abord je voudrais vous remercier pour la pertinence (et le mordant délectable) de vos réponses ; en effet, il est rare de nos jours de trouver un site traitant de sujets scientifiques de façon ludique, sérieuse et intéressante. Si je peux me permettre, humblement, une unique suggestion, il faudrait parfois une approche moins scientifique (qui reste trop rigide à mon goût) et plus « anthropologique » afin de laisser la porte ouverte à plusieurs interprétations, mais c'est un avis personnel donc forcément contestable.
Ma question (qui en fait est reliée à une seconde) est la suivante: il est maintenant clair que l'Homme a décidé d'investir la planète Mars afin d'y percer certains secrets, comme la possibilité de trouver des océans souterrains, des microorganismes biologiques, etc. Pourquoi ? C'est en effet la planète la plus proche et la plus accessible, mais pourquoi donc la planète rouge est-elle le nouvel Eden des programmes d'exploration spatiale ? Y'a-t-il vraiment autant de choses intéressantes à découvrir et de réponses à obtenir ? Par exemple, même si les coûts sont prohibitifs, il me semble qu'il reste encore beaucoup à savoir et à découvrir de notre Lune et qu'aucune mission humaine n'y est prévue prochainement.
Ceci m'amenant à ma deuxième question : au nom de Mars, il me semble que la planète Venus est « sacrifiée » sur l'autel de l'effet de mode (c'est vrai que martien ça sonne mieux que vénusien, mais bon%u2026). Et pourtant, ne serait-il pas envisageable de trouver également des formes de vie souterraines ou quelques indications sur ce que pourrait devenir la Terre si elle devait continuer à se réchauffer et voir ses océans devenir tellement acide que la structure même de notre atmosphère serait invivable à toute forme de vie (je prends volontairement de gros raccourcis) ? Venus étant une planète tellurique et désertique (donc, d'après mes connaissances, faisant partie des planètes qui ont une zone d'habitabilité plus grande qu'une planète avec des océans), n'a-t-elle vraiment rien à nous apprendre de plus ? Ou est-ce vraiment une question de « matériel » à disposition, qui ne peut endurer les conditions extrêmes de notre « jumelle » ?
En vous remerciant d'avance pour votre (vos) réponses, je vous souhaite d'ores-et-déjà un très bon 21 décembre en compagnie des calendriers Mayas et autres Niribu (ohlala, si on ne peut plus rigoler eheh) !
Meilleures salutations.
Patrick STARNINI
réponse du 04-02-2013 par Thibaut Alexandre
Bonjour Patrick, et merci beaucoup pour vos questions très complètes.
Mars est en effet la planète à la mode de la conquête spatiale : actuellement arpentée par deux rovers et étudiée par trois orbiteurs, elle attend encore pour les années qui viennent plusieurs autres sondes.
Si la planète rouge est autant prisée, c'est à la fois parce qu'elle est relativement proche et accessible, et aussi parce qu'on y a trouvé des traces d'eau liquide passée (rivières, lacs, peut-être océan, mais là, ça fait vraiment débat). Et qui dit eau dit peut-être vie. Comme Mars ne possède pas de tectonique des plaques, elle a conservé les traces de son activité passée, et possède donc peut-être la clef pour comprendre comment on est passé du non-vivant au vivant.
Il reste évidemment beaucoup à explorer sur la Lune, mais elle ne pourra certainement pas nous en apprendre autant que Mars, sur des questions plus "excitantes" (comprenez qui attirent l'attention du grand public, et donc des possibilités de financement).
Vénus est "sacrifiée" par rapport à Mars, car les conditions pour l'étudier in situ sont vraiment infernales : avec une atmosphère dense portée à 460°C et une pression atmosphérique de 95 atmosphères, il faut des sondes plus que blindées pour espérer arriver au sol. D'ailleurs, la sonde qui a survécu le plus longtemps sur Vénus n'a pas survécu plus de deux heures. Difficile dans ces conditions de pouvoir bien étudier le sol vénusien.
J'espère avoir répondu à vos interrogations.