Au milieu du 19e siècle, une des premières techniques employées pour photographier la Lune fut celle du collodion humide, principalement développée par l'astronome anglais Warren De la Rue. Pour obtenir une image, une épaisse mixture de nitrate de cellulose, d'alcool et d'éther était tartinée sur une plaque de verre, plongée dans un bain de nitrate d'argent pour la sensibiliser, puis exposée au foyer d'un télescope. La plaque exposée était ensuite développée pour obtenir un négatif de la plaque. Pour garder la sensibilité photographique, il fallait enchaîner l'ensemble de ces étapes avant séchage complet de la plaque, soit entre 10 et 15 minutes. Cette version moderne de l'imagerie lunaire par collodion humide rend hommage aux premiers balbutiements des techniques photographiques. Elle a été prise le 28 novembre dernier avec une chambre photographique de 20x25 cm placée au foyer d'un télescope amateur. Numérisée par la suite, l'image mesurait 8 centimètres de diamètre et avait nécessité 2 minutes d'exposition et donc de suivi. La sensibilité du collodion humide correspond à une norme ISO de 1. L'appareil photo de votre smartphone a une sensibilité probablement comprise entre 100 et 6400. Et celui-là, il vaut mieux le préserver de l'humidité.