Les gouttes de pluie ne sont pas le seul phénomène naturel à provoquer l'étalement du spectre lumineux. Des cristaux de glace flottant dans l'atmosphère jouent eux aussi très bien le rôle de prismes décomposant la lumière solaire en ses couleurs primordiales. L'arc incurvé vers le haut, dans le quart supérieur de l'image, est typique du halo à 22° encerclant le Soleil (ou la Lune) quand des cristaux de glace de forme hexagonale réfractent la lumière entre deux de leurs six faces. Le spectre du bas de l'image, juste au-dessus de l'horizon, est plus rare. Appelé parfois arc-en-ciel de feu, ou plus généralement arc-en-ciel circumhorizontal, il ne doit en effet rien au feu mais là encore tout à la glace. Cette fois, ce sont de minces cristaux plats et horizontaux de cirrus d'altitude qui réfractent la lumière du Soleil entre leur face supérieure et inférieure et vers l'observateur. Les arcs-en-ciel circumhorizontaux ne peuvent se former que lorsque le Soleil est à plus de 58° d'arc au-dessus de l'horizon. Cette rare double occurrence s'est produite un début d'après-midi du mois dernier au dessus d'une des célèbres rues diagonales de La Plata, capitale de la province de Buenos Aires, en Argentine.