Mercure, la planète la plus proche du Soleil, n'est sans doute pas l'endroit auquel on penserait en premier pour organiser des jeux olympiques interplanétaires d'hiver. Cependant de nouvelles données de la sonde Messenger indiquent qu'elle détient bien à sa surface de la glace d'eau dans certains cratères perpétuellement à l'ombre au voisinage de son pôle nord. Cette hypothèse était déjà apparue il y a plusieurs années, lorsque des images radar de cette région y avaient révélé des zones hautement réfléchissantes. Apparaissant en jaune sur cette carte obtenue par projection des images de Messenger, ces régions réfléchissant les ondes radar correspondent au plancher et aux parois de cratères d'impact entourant le pôle nord. Lorsqu'on s'éloigne du pôle, la glace d'eau n'est plus présente que dans le secteur nord des cratères. Le spectromètre à neutrons de Messenger ainsi que des modèles thermiques indiquent que le matériau contenu dans ces régions a un contenu en hydrogène semblable à celui d'une glace d'eau presque pure, et se trouve piégé dans une zone dont la température n'excède jamais les 100° Kelvin (- 173°C). Cette glace de Mercure serait le reliquat d'impacts de comètes, préservée des feux du Soleil dans des cratères où règne une nuit éternelle, tout comme on en trouve sur la Lune.