Comment une partie de notre Univers a-t-elle pu jadis être si froide ? De nombreux astronomes pensent que la question est sans grand intérêt. Alors que l’Univers primordial s’étendait et dans le même temps se refroidissait, il devint soudain transparent. Les photons qui nous parviennent encore de cette époque forment ce qu’on appelle le rayonnement fossile, encore appelé fond diffus cosmologique. Aujourd’hui ce rayonnement est à peu près uniforme, si ce n’est quelques irrégularités de température qui nous renseignent grandement sur les conditions qui régnaient dans l’Univers primordial. Sauf au niveau de cette tache incompréhensiblement froide, repérée par un cercle sur cette image issue de 7 années d’observation par le satellite WMAP. Elle a attiré l’attention car elle est à la fois trop étendue et trop froide pour qu’on puisse expliquer simplement sa présence. Parmi les différentes hypothèses envisagées, plus ou moins spéculatives, on rencontre un super vide, un effet de texture cosmique, voire un pont quantique avec un possible univers parallèle… Cependant l’explication peut aussi être beaucoup plus triviale, et rester dans le cadre des anomalies statistiques qu’on peut attendre d’un univers tout à fait conforme au modèle standard. En réalité, ces spéculations échevelées sur la nature de la tache froide du rayonnement fossile nous en disent peut-être plus sur l’imagination humaine que sur l’Univers en tant que tel.