Une goutte d'eau ou un prisme de verre peuvent séparer la lumière visible en un arc-en-ciel de couleurs. Par ordre d'énergie croissante, le fameux spectre des couleurs de l'arc-en-ciel commence par le rouge, suivi du orange, du jaune, du vert, du bleu, de l'indigo, pour finir avec le violet. Le rayonnement X peut lui-aussi être décomposé en un spectre organisé selon l'énergie de ses composants... mais pas par des gouttes d'eau ou du verre. À la place, l'observatoire spatial Chandra dédié à l'étude du rayonnement X utilise un jeu de 540 grilles d'or finement rainurées pour décomposer les rayons X, les résultats faisant l'objet d'un enregistrement numérique. Le Spectre X qui en résulte révèle énormément de choses sur la composition, la température et les mouvements au sein des sources X cosmiques. Cette image en fausses couleurs fournie par Chandra montre le spectre X d'un système d'étoile situé dans la Grande Ourse et catalogué XTE J1118+480 est supposé se composer d'une étoile de type solaire tournant autour d'un trou noir. Contrairement à l'apparence familière d'un arc-en-ciel de lumière visible vu grâce à un prisme, les énergies sont ici rangées le long de lignes radiales, avec les rayons X de plus haute énergie près du centre, et ceux de plus faible énergie en haut à gauche et en bas à droite de l'image. La zone centrale hérissée de "pointes" est engendrée par les rayons X de la source qui n'ont pas été décomposés par le réseau de grilles.