article original publié par Science @ Nasa
auteur : Linda Voss
traduction de Didier Jamet
3 SEPTEMBRE 2002
La fission a un profil plutôt avantageux, mais ce n’est pas encore assez pour John Cole. Il s’assigne pour objectif de pouvoir expédier des équipages à destination des planètes extérieures en moins d’un an, et de les ramener aussi rapidement.
La fission nucléaire a bien assez d’énergie, mais pas assez de puissance pour fournir l’accélération recherchée. La NASA étudie une configuration de 300 kW utilisant la fission nucléaire. Mais pour passer sous la barre que met Cole, « on a besoin d’une impulsion spécifique très élevée, un véhicule dont la puissance par unité de masse serait de trois ordres de grandeur supérieure à ce que nous avons actuellement en préparation avec la fission nuclaire. » Et pour cela, il faut maîtriser la fusion nucléaire, le processus de libération d’énergie qui se déroule au cœur du Soleil et des autres étoiles.
La fusion, qui libère de l’énergie en combinant les atomes plutôt qu’en les brisant, pourrait en principe fournir des gigawatts de puissance non polluante. Cependant, les systèmes de propulsion à fusion tel que nous les envisageons aujourd’hui seraient particulièrement volumineux, nécessitent un véhicule de la taille de la station spatiale ou du « Battlestar » de la série de science fiction « Galactica », pesant des centaines de tonnes. Cependant cette taille pourrait diminuer au fur et à mesure des avancées de la recherche.
Les moteurs à fusion pourraient être s’avérer très efficaces, avec une impulsion spécifique de 100 000 secondes . « Bien que nous ne soyons pas en mesure d’y parvenir dans les dix ans qui viennent, si on pouvait lancer un vaisseau propulsé par fusion dans 10 ans, nous pourrions l’envoyer rattraper Voyager et le ramener sur Terre ».
Ce type de puissance et de vitesse réduit le temps de parcours durant lequel les astronautes sont soumis aux radiations cosmiques nocives, ainsi que la perte de masse osseuse engendrée par l’apesanteur.
Mais peut-être il y a-t-il encore quelque chose de mieux que la fusion : un propulseur à annihilation matière-antimatière aurait une impulsion spécifique de 2 millions de secondes, selon Cole.