article original publié par Science @ Nasa
auteur : Docteur Tony Phillips
traduction de Didier Jamet
2 AVRIL 2009
En ce moment, le cycle solaire se comporte un peu comme les places financières mondiales : au moment où vous pensez qu'il a touché le fond, il descend encore plus bas. En 2008, le marché était déjà orienté à la baisse. Sur les 366 jours qu'a compté l'année, 266 (73 %) ont été absolument vierges de toute tache.
Pour retrouver un soleil aussi peu actif, il faut remonter à 1913, année où l'on compta pas moins de 311 jours sans tache. Confronté à ces chiffres, certains observateurs ont émis l’idée raisonnable que le cycle solaire avait peut-être atteint son minimum en 2008.
Mais peut-être s'étaient-il un peu avancés. Sur les trois premiers mois de 2009, l'activité a encore chuté. Sur les 90 premiers jours de l'année, 78 n'ont pas vu de taches sur le soleil. Le pourcentage de jours sans tache est donc monté à 87 %.
Aujourd'hui une chose est sûre : « nous sommes confrontés à un minimum solaire particulièrement calme» reconnaît le physicien Dean Pesnell du centre spatial Goddard. « C'est le soleil le plus calme que nous ayons observé depuis presque un siècle » renchérit l'expert en taches solaires David Hataway, du centre spatial Marshall.
Traditionnellement, le soleil passe par une phase de calme plat tous les 11 ans. Ce cycle de taches solaires a été mis en évidence par l'astronome allemand Heinrich Schwabe au milieu du XIXe siècle. Les tâches solaires sont des sortes d'îlots magnétiques de la taille d'une planète dérivant à la surface du Soleil. Elles sont généralement la source des éruptions solaires, des éjections de masse coronale, et d'intenses radiations en ultraviolet. En notant le nombre de taches, Schwabe a constaté que les sommets d'activité solaire étaient toujours suivis par des vallées plus ou moins profondes de calme relatif. Ce motif s'est répété avec la régularité d'une horloge pendant plus de 200 ans.
Le minimum solaire actuel s'inscrit toujours dans ce motif. En vérité, il est parfaitement à l'heure. Mais c'est son intensité qui pose question. Lesquelles ? Vous le découvrirez dans la suite de cet article « L’année de tous les records à la baisse »