article original publié par Science @ Nasa
auteur : Docteur Tony Phillips
traduction de Didier Jamet
18 DECEMBRE 2003
Le 25 décembre 2003 au coucher du Soleil, vous recevrez un merveilleux cadeau comme seule la nature sait en offrir. Voici comment en profiter dans les meilleures conditions.
Peut-on rêver plus merveilleuse façon de terminer une si merveilleuse journée ?
Le 25 décembre 2003, au soir de Noël, regardez vers l’Ouest en direction du Soleil couchant. Même avant que le ciel ne soit totalement plongé dans l’obscurité, vous pourrez apercevoir les deux vedettes de la soirée : non loin de l’horizon, l’éclatante Vénus flirtant avec un fin croissant de Lune. Une superbe conjonction.
Venus est si brillante qu’on la prend souvent pour les phares d’atterrissage d’un avion, et elle est à l’origine d’un grand nombre de rapports d’observation d’ovnis. Il arrive parfois que les standards des autorités locales soient saturés d’appels quand Vénus apparaît dans un ciel particulièrement clair. Le soir de Noël pourrait bien être une de ces soirées particulières car la proximité de Vénus et de la Lune ne manquera pas d’attirer l’œil de gens qui autrement n’auraient pas regardé le ciel ce soir là.
À voir la blancheur de son éclat, vous vous imaginerez peut-être Vénus comme un monde où règnent le froid et la glace, et pourtant, avec sa température de surface de 460° centigrades, Vénus est la planète la plus chaude de tout le Système Solaire. Un bloc de plomb posé à sa surface ne tarderait pas à se liquéfier sous l’effet de la chaleur et de la pression. C’est à son atmosphère extrêmement dense (90 fois plus épaisse que celle de la Terre) que Vénus doit d’être un tel enfer. Elle est composée à 96% de dioxyde de carbone, un gaz bien connu pour son rôle dans l’effet de serre. Mais la surface de Vénus est également perpétuellement couverte de nuages grisâtres chargés d’acide sulfurique. Ironie de l’histoire, ce sont ces nuages qui rendent Vénus si attrayante vue de loin, car ils réfléchissent extrêmement bien la lumière du Soleil.
Le croissant de Lune ne manquera pas de charme lui non plus. Il prendra la forme d’un mince arc de lumière tenant délicatement entre ses pointes le sombre disque lunaire. Regardez le attentivement. Ne discernez-vous pas une lueur fantomatique baignant la partie sombre de la Lune ? C’est Léonard de Vinci qui le premier comprit le phénomène, il y a quelque 500 ans de cela : c’est tout simplement la lumière du soleil réfléchie par la Terre (le " clair de Terre ") qui à son tour se reflète sur la partie de la Lune plongée dans l’ombre. On appelle cette lumière particulière du nom très poétique de lumière cendrée.
Côte à côte avec Vénus, un croissant de Lune baigné par le clair de Terre est sans doute un des spectacles les plus émouvants que la Nature puisse nous offrir dans les cieux. Comble du bon goût, l’ensemble est assez brillant pour qu’on puisse l’observer même depuis les grandes villes noyées dans la lumière des éclairages artificiels.
Joyeux Noël à tous !
Quelques liens
La découverte de la lumière cendrée par Léonard de Vinci.
Noël dans la Station Spatiale Internationale
Conduire ou regarder le ciel, il faut choisir