question posée le 11-07-2011 par Christophe
Bonjour,
petite question de politique-fiction.
S'il advenait que les astronomes détectent un très gros météore (disons 5 km de diamètre minimum) se dirigeant tout droit vers la Lune, il y aurait-il un intérêt (scientifique, voir politique) à tenter un détournement ?
Merci !
réponse du 16-07-2011 par Didier Jamet
À vrai dire, un objet de cette taille se dirigeant vers la proche banlieue terrestre ne laisserait personne indifférent, et serait de toute façon surveillé de très près. Il y a fort à parier que plusieurs missions seraient mises sur pied pour l’étudier avant impact.
Quand à une mission de détournement, cela dépendrait beaucoup de la situation économique : une telle mission couterait fort cher et serait d’un résultat incertain étant donné la masse considérable de ce corps céleste, alors qu’il n’y aurait pas à proprement parler péril en la demeure, mais en celle du voisin, qui est inhabitée.
Autre paramètre à prendre en compte : vaut-il mieux un impact certain sur la Lune, plutôt qu’une déviation pas assez puissante pour nous débarrasser définitivement de tout risque de collision avec la Terre dans les années qui suivraient ? (le passage à proximité de la Lune modifierait fortement plusieurs paramètres de l’orbite de cet objet) Cela dépendrait du préavis dont nous disposerions.
Je pense néanmoins qu’il s’agirait d’un excellent exercice pour le jour, qui finira inévitablement par arriver, où ce sera la Terre qui se retrouvera en ligne de mire. La seule difficulté politique étant que cela peut ne pas se produire avant plusieurs milliers d’années…
D’un autre côté, pour répondre là encore au versant politique de votre question, et étant donné certaines constantes de la psychologie humaine, peut-être serait-il plus judicieux de laisser l’impact avoir lieu : le spectacle dantesque qui ne manquerait pas de se produire serait alors sans doute le meilleur moyen de motiver les populations à contribuer enfin dignement* à la recherche sur les moyens les plus efficaces de dévier les astéroïdes...
* En France, le budget annuel de la recherche spatiale divisé par le nombre d’habitants donne à peu près le chiffre astronomique de… 30 euros ! Manifestement, le Gaulois a beaucoup plus peur de casser sa tirelire que de voir le ciel lui tomber sur la tête ! ;-)