article de Patrick Babayou
5 MARS 2019
Une étude publiée par la revue Science démontre que les petits objets, de moins de 2 km, sont beaucoup plus rares dans la ceinture de Kuiper que les modèles ne le prédisaient. C'est en analysant la répartition des plus petits cratères présents à la surface de Charon, le plus grand satellite de la planète naine Pluton, à partir des images collectées par la sonde spatiale New Horizons en 2015, que les chercheurs sont arrivés à cette conclusion.
La ceinture de Kuiper est un ensemble d'objets dits trans-neptuniens, puisque situés au-delà de l'orbite de Neptune, que l'on pensait surtout de très petite taille, de manière similaire à ce que l'on observe dans la ceinture d'astéroïdes entre Mars et Jupiter.
Les modèles statistiques visent estimer la population des objets en fonction des collisions que l'on peut constater, et leur taille en fonction des cratères d'impacts que l'on peut mesurer.
A ce titre, la mission de la sonde spatiale New Horizons, qui survolé Pluton et son satellite majeur, Charon, en août 2015 a permis de collecter des données sur ce type de collisions et de cratères. C'est en particulier la surface de Charon qui a fait l'objet de l'étude parce qu'elle présente de larges zones âgées vieilles d'au moins 4 milliards d'années et non marquées par une activité géologique récente comme celle de Pluton.
Etonnante Charon
Les cratères de moins de 13 kilomètres de large, c'est-à-dire créés par l'impact d'objets de moins de 2 km, sont nettement moins fréquents qu'on ne l'attendait d'après les modèles existants.
D'où la conclusion que les petits objets sont très peu nombreux dans la ceinture de Kuiper, ainsi que les collisions, ce qui influe le modèle de formation du système solaire.
Pour approfondir : l'article de la revue Science et le communiqué de presse de l'université de Boulder