article de Patrick Babayou
17 FEVRIER 2019
Comme tous les 15 ans ou presque, la NASA vient donc d'annoncer que ses astronautes seraient de retour sur la Lune avant la fin de la prochaine décennie, soit en gros le même délai que celui qu'avait annoncé John F.Kennedy lors de son célèbre discours du 25 mai 1961 devant le Congrès américain. Par la voix de son administrateur, Jim Bridenstine, l'agence spatiale américaine a dévoilé ses plans, conformes à la Directive de Politique Spatiale signée par le président Donald Trump en décembre 2017, afin que le dernier humain à avoir foulé la poussière lunaire, Eugene Cernan, en décembre 1972 lors de la mission Apollo 17, ait enfin des successeurs. Un plan très ambitieux.
« Cette fois-ci, quand nous iront sur la Lune, nous y resterons. Nous n'allons pas juste laisser derrière nous des drapeaux et des empreintes de pas et puis rentrer à la maison et ne plus y revenir pour 50 ans », a précisé Jim Bridenstine, promettant donc une installation durable sur notre satellite naturel.
La décennie suivante, les années 2030 donc, pourrait être consacrée à la préparation de la première mission humaine vers Mars.
Il reste certes quelques détails à régler... tels que le la mise au point d'une fusée capable de transporter des astronautes - les Etats-Unis dépendent totalement de la Russie depuis la fin du programme des navettes spatiales - ou encore la construction d'une station orbitale lunaire présentée comme indispensable au dispositif.
Il reste aussi à convaincre des pays partenaires de coopérer à l'aventure, ainsi que des industriels.
Il reste surtout à trouver les quelques dizaines de milliards de dollar nécessaires au projet, dans la durée.
« Nous voulons de nombreux contributeurs qui se battront sur les coûts et l'innovation », a dit l'administrateur de la NASA. Bon courage...
Alors que la présence permanente des humains dans l'espace reste un sujet de discussion, et que l'intérêt scientifique du programme Apollo des années 1969-1972 avait peiné à justifier des coûts... astronomiques, l'annonce à peu près tous les 15 ans du retour sur la Lune pour la fin de la décennie fait partie des passages obligés de la NASA.
Nous avions déjà présenté en 2006 le vaisseau Orion dont le premier vol était prévu pour 2014.
Et n'oublions pas « l'étude sur l'architecture de l'exploration » présentée par Michael Griffin, administrateur de la NASA, en septembre 2005.
Sans vouloir jouer les Cassandre, et malgré tout l'amour que nous nourrissons à Ciel des Hommes pour l'exploration de l'espace et l'augmentation des connaissances humaines sur l'astronomie en particulier et la science en général, il y a probablement quelque budget plus urgent à dépenser pour l'Humanité que celui pour retourner polluer quelque coin de Lune.