article de Thibaut Alexandre
8 MARS 2013
Aujourd'hui 8 mars, c'est la Journée internationale de la Femme. L'occasion de rappeler avec l'astrophysicienne Yaël Nazé que, bien que beaucoup de découvertes astronomiques fondamentales aient été faites par des femmes, peu d'entre elles sont passées à la postérité.
Faites l'exercice suivant : citez trois astronomes masculins célèbres. Des noms viennent aussitôt à l'esprit : Galilée, Newton, Copernic, etc... Maintenant, citez ne serait-ce qu'une astronome célèbre%u2026 Pas si facile, n'est ce pas ? Et pourtant, bon nombre d'astronomes de sexe féminin mériteraient amplement une postérité à la hauteur de leurs travaux.
C'est pour remédier à cette injustice que Yaël Nazé, une astrophysicienne belge travaillant à l'Université de Liège, a publié en 2006 le superbe ouvrage L'astronomie au féminin, aux éditions Vuibert.
Loin de faire montre d'un féminisme acharné et vindicatif, l'ouvrage a surtout l'immense mérite de réhabiliter quelques unes des plus grandes figures de l'astronomie, de l'Antiquité à nos jours : Hypatie d'Alexandrie et son tragique destin ; Caroline Shoemaker qui a détenu pendant longtemps le record du nombre de découvertes de comètes ; Williamina P. Fleming, Antonia C. Maury et Annie J. Cannon, membres du « harem de Pickering », qui ont permis d'établir la classification des étoiles ; ou bien encore Jocelyn Bell, découvreuse des pulsars, ce qui valu le prix Nobel... à son maître de thèse, pour ne citer que les plus célèbres.
En grande professionnelle de la transmission des connaissances, Yaël Nazé ne se contente pas de retracer le parcours de ces femmes, mais grâce à un texte clair explique différents sujets d'astronomie en même temps qu'elle développe son propos : les comètes, la classification des étoiles, les étoiles variables, la nucléosynthèse, la matière noire, et les pulsars.
L'astronomie au féminin : un livre agréable et utile, à mettre d'urgence dans toute bonne bibliothèque astronomique en cette journée de la femme !
À noter que Yaël Nazé a également donné une conférence à l'Institut d'Astrophysique de Paris en janvier 2010 que vous pouvez visionner ici.