article de Fabrice Mottez
9 DECEMBRE 2005
Le congrès de la société américaine de géophysique (American Geophysical Union, AGU) se tient tous les ans, au mois de décembre, à San Francisco. C’est une « grand messe » réunissant des milliers de scientifiques travaillant sur des sujets liés à la physique de la Terre et des planètes. Fabrice Mottez, notre conseiller scientifique, est sur place.
Le congrès dure cinq jours. Les chercheurs y présentent les résultats de leurs recherches les plus récentes.
Plus d’une vingtaine de sessions d’exposés s’y déroulent en parallèle, ainsi que des expositions d’affiches scientifiques (commentées à qui le demande par leurs auteurs).
Comme chaque année, tous les sujets sont abordés : sciences de l’atmosphère, de la cryosphère (les régions glacées), les liens avec la biologie, l’intérieur de la Terre, la géodésie, le magnétisme terrestre et son évolution, les questions liées aux changements du climat, l’hydrologie (le cycle de l’eau), l’étude des roches et des minéraux, l’océanographie, l’histoire des océans et des climats, l’étude des séismes, des interactions Terre-Soleil, de la magnétosphère, des volcans… et aussi des planètes du système solaire.
Concernant l’astronomie, les résultats des sondes martiennes sont nombreux cette année. Tous les aspects de la planète Mars sont abordés, depuis les traces de ses réseaux hydrologiques jusqu’aux phénomènes météorologiques, aux tempêtes, aux tourbillons de poussière (qu’on observe aussi dans des régions arides sur Terre).
L’autre grande mission dont on parle beaucoup est la mission Cassini en orbite autour de Saturne. On y parle non seulement de la planète géante, de ses nuages, de sa chimie, mais aussi des anneaux, et des satellites.
Concernant notre planète, notons que cela fait vingt ans que le trou d’ozone a été mis en évidence. Une session devrait présenter l’état des connaissances après toutes ces années de recherche.
Un grand nombre de sessions sont consacrées au bilan de presque une année de recherche consacrée à l’étude du Tsunami qui a ravagé de nombreuses îles de l’océan Indien le 26 décembre 2004. Les sessions sont interdisciplinaires, tout a été mis en jeu pour comprendre ce qui s’est passé.
Notons aussi des sessions consacrées à l’enseignement de la géophysique. On y propose des idées de travaux pratiques consacrés à la géophysique (de l’école élémentaire à l’université), une réflexion sur les programmes d’enseignement, une présentation de l’action des sociétés savantes ou des grandes agences de recherche, à une réflexion sur l’évolution des sujets enseignés, des centres d’intérêts des étudiants et des demandes des institutions. On y présente aussi des réflexions sur l’enseignement des sujets scientifiques faisant encore l’objet de controverse.
Pour les scientifiques, (dont un membre de la rédaction de « Ciel des Hommes ») un tel congrès donne l’occasion de se tenir au courant des travaux des collègues (bien qu’on puisse le faire aussi en lisant leurs articles), mais c’est surtout l’occasion de les rencontrer et de discuter avec eux.
