article de Didier Jamet
21 SEPTEMBRE 2003
Galileo s'est engloutie dans l’atmosphère de la géante Jupiter ce dimanche 21 septembre 2003 à 20 h 58 heure de Paris. Croisant dans l’espace interplanétaire depuis bientôt 14 ans, elle aura connu plus de péripéties qu’aucune autre sonde avant elle, tout en ouvrant de fantastiques perspectives sur l'énigme de la vie dans le système solaire. Chapeau l’artiste !
À la vitesse fantastique de 170 000 km/h, la majeure partie des deux tonnes du vaisseau s'est consumée dans les hautes couches de l’atmosphère de Jupiter. Le reste a fini disloqué par la pression croissante dépassant très vite les 20 bars.
l’événement était retransmis et commenté depuis la salle de contrôle de Galileo au JPL.
Les sept dernières minutes, ultime mystère de Galileo
7 minutes avant, Galileo a interrompu sa dernière transmission, débutée quelque 3 heures auparavant. Les scientifiques du JPL, qui ont conçu et suivent la sonde depuis son lancement, ont apparement pu récupérer une bonne partie de ces données, car la sonde fonctionnait encore tout à fait normalement une heure avant l'impact. En novembre dernier, passant dans la même zone, Galileo s'était mise en mode d'autoprotection sous l'effet des radiations intenses émises par Jupiter
Galileo a elle-même scellé son destin
Ironie du sort, c’est à cause d’une de ses plus fantastiques découvertes que Galileo s’apprête à subir un si flamboyant final. Elle a en effet mis en évidence la présence, sous la surface gelée de la lune Europe, d’un gigantesque océan d’eau salée susceptible d’abriter la vie. Dans ces conditions, laisser Galileo à la dérive (elle avait à peu près épuisé son carburant) aurait pu compromettre l’avenir d’une recherche de forme de vie sur Europe. Non stérilisée au décollage et porteuse d’un générateur radioactif, le risque de voir l’épave de Galileo se fracasser sur Europe un jour prochain était non nul. Contamination microbienne terrestre et déchets radioactifs eurent été de bien mauvais présents fait aux futures générations de chercheurs qui, un jour, tenteront de débusquer la vie sous la surface gelée d’Europe.
Alors Adieu Galileo, et merci pour toutes ces fantastiques images qui nous ont révélé Jupiter et ses lunes comme jamais auparavant !
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