Columbia condamnée dès le décollage ?

article de Didier Jamet
2 FEVRIER 2003

Columbia le 16 janvier 2003, lors du décollage qui allait s’avérer le dernier. Le lien du crédit vous mènera vers une image à très haute résolution
Columbia le 16 janvier 2003, lors du décollage qui allait s’avérer le dernier. Le lien du crédit vous mènera vers une image à très haute résolution

Nasa Spaceflight

La chaîne d’évènements qui ont mené à la perte de Columbia et de ses 7 membres d’équipage semble à présent clairement trouver sa source dans une défaillance de l’aile gauche de la navette. Or celle-ci avait été heurtée au décollage par un débris de matériau isolant en provenance du réservoir extérieur.

Selon Ron Dittemore, directeur du programme navette à la NASA, les dernières mesures en provenance de Columbia avant sa désintégration auraient indiqué une anomalie de pression hydraulique ainsi qu’une forte élévation de température au niveau de l’aile gauche juste avant la perte de tout contact. Le pilote de Columbia aurait même eut le temps de confirmer l’apparition de l’anomalie sur ses voyants de contrôle, se traduisant par une perte de pression des pneus du train d'atterrissage. Ce fut son dernier message, d’ailleurs incomplet.

Troublante coïncidence, lors du lancement le 16 janvier dernier, cette même aile gauche avait été heurtée par un corps étranger, probablement un élément d'isolation, en provenance du réservoir extérieur. Le choc avait entraîné la perte de quelques tuiles de protection thermique, un incident déjà survenu de nombreuses fois au décollage.

Aussi cet incident, enregistré par les caméras suivant le lancement, a bien été répertorié, et analysé comme « ne posant aucun problème de sécurité ».

Ron Dittemore s’en est tenu à cette version dans l’attente de plus amples données. Il a expliqué en substance que dans un environnement technologique aussi complexe que le vol spatial, les pistes les plus simples sont rarement les bonnes.

Mais il a également concédé que ce qui n’était pour le moment qu’une coïncidence méritait d’être étudié de façon plus approfondie à la lumière des dernières données exploitables transmises par la navette.