article de Olivier Sanguy
7 JANVIER 2003
La commission d’enquête du vol 157 (échec du premier lancement d’une Ariane 5 en version 10 tonnes) vient de rendre son rapport. Comme suspecté, le moteur Vulcain II est bien au cœur de la chaîne d’événements qui ont conduit à la destruction du lanceur.
Le système de refroidissement du divergent (partie de la tuyère où se produit la détente du gaz) a mal fonctionné du fait de fissures. Exposé à de fortes contraintes thermiques et non-refroidi correctement, le divergent n’opérait plus normalement.
La poussée du moteur est alors devenue dissymétrique et l’Ariane 5 10 tonnes incontrôlable. La commission d’enquête recommande donc de corriger cette faiblesse du Vulcain II, ce qui entraînera un retard dans la qualification du lanceur lourd européen.
Cependant, la crise est moins grave que certains l’avaient initialement avancé, puisque la filière Ariane 5 n’est pas remise en cause. Le Vulcain II est conçu pour procurer 20% de poussée de plus que son prédécesseur pour un coût 30% moindre.
Selon la commission d’enquête, ce prédécesseur, le Vulcain de première génération (ou Vulcain I) qui équipe les Ariane 5 « générique », n’est pas remis en cause. La commission estime en effet que des différences de conception font que le Vulcain I ne présente pas les faiblesses constatées sur le Vulcain II.
C’est une nouvelle rassurante pour la mission Rosetta de l’ESA, qui doit impérativement partir avant la fin janvier afin de ne pas rater son rendez-vous avec la comète Wirtanen.
À ce jour, la mission est donc maintenue et une nouvelle date de départ est en cours d’établissement.
Cependant, par prudence, la commission a demandé «que soit effectuée une vérification exhaustive du comportement du divergent du moteur Vulcain 1 ».
Olivier SANGUY est rédacteur en chef d’ESPACE Magazine, le magazine de la conquête spatiale
