Mars ne manque pas de panache.

article de Didier Jamet
17 NOVEMBRE 2001

Cette image de Mars en fausses couleurs met en évidence le gigantesque dôme de Tharsis (en rouge et bistre), au sommet duquel sont alignés trois volcans (points blancs). De gauche à droite et de bas en haut,  Arsia, Pavonis et Ascraeus, qui culminent à 27 kilomètres de hauteur, soit trois fois l\'Everest.
Cette image de Mars en fausses couleurs met en évidence le gigantesque dôme de Tharsis (en rouge et bistre), au sommet duquel sont alignés trois volcans (points blancs). De gauche à droite et de bas en haut, Arsia, Pavonis et Ascraeus, qui culminent à 27 kilomètres de hauteur, soit trois fois l'Everest.

NASA/Mola science team

Une théorie géologique révolutionnaire expliquerait les caractéristiques étranges de la surface martienne, sans recourir aux hypothèses catastrophiques évoquées jusqu’alors.

La théorie des super panaches explique de larges structures géologiques terrestres, en complément de la tectonique des plaques. Elle postule que, tel un panache de fumée, des roches très chaudes et peu denses venues des profondeurs se fraient par convection un chemin à travers le manteau terrestre, jusqu’à soulever l’écorce continentale sous laquelle elles débouchent. Ce mécanisme cyclique explique par exemple le soulèvement d’une partie des terres africaines, indépendamment de tout phénomène de collision entre plaques continentales. Il est en effet frappant de constater que l’Afrique est le continent dont la hauteur moyenne est la plus élevée, alors que les hautes montagnes y sont rares.

Selon Victor Baker, de l’Université d’Arizona, le même processus serait à l’œuvre sur Mars, et on lui devrait la structure géologique la plus spectaculaire du système solaire, le dôme de Tharsis, d’une hauteur moyenne de 7 kilomètres, et qui s’étire sur près de 6000 de long

.

Ce dôme présente en effet de nombreuses analogies avec le continent africain, failles et rifts par exemple. Cette hypothèse vient contredire celle qui voyait plutôt une origine catastrophique au dôme de Tharsis, contrecoup de l’impact météoritique qui aurait créé le bassin Hellas, de l’autre coté de la planète rouge.

L’avantage de cette théorie du superpanache martien, c’est qu’elle permettrait d’expliquer les apparentes " bouffées de chaleur " que connaîtrait périodiquement la planète. Les images de la sonde Mars Global Surveyor ont en effet révélé des écoulements récents (à l’échelle des temps géologiques…) d’eau à l’état liquide à la surface. Un volcanisme sporadique, tel que celui provoqué par les super panaches, pourrait les expliquer, la chaleur du magma provoquant la fonte partielle de l’eau piégée sous la surface sous forme de glace.

Cette théorie, encore très spéculative, connaîtra bientôt son sort. La sonde spatiale Odyssey, placée en orbite martienne le 23 octobre dernier, doit en effet préciser la composition des roches du dôme de Tharsis. On devrait savoir courant janvier 2002 si elle est compatible avec la théorie du super panache de magma.

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