article de Fabrice Mottez
2 SEPTEMBRE 2002
Concernant la vent solaire plusieurs fois visité par les sondes
CLUSTER, il a été possible de
mesurer la densité de courant électrique qui se propage dans
certaines régions, confirmant
ainsi certaines théories développées auparavant.
On observe, en amont du choc, des ondes que la communauté croyait
de grande ampleur (quelques milliers de kilomètres) et se
propageant lentement. Certaines des sondes CLUSTER, écartées
alors de 2 000 km ont vu
ces ondes tandis que d'autres ne les ont pas vues.
Sans qu'il soit alors possible de mesurer
leur longueur ni leur vitesse, il a été possible de déterminer,
en dépit du consensus établi au
préalable, que la longueur de ces ondes ne dépasse pas 600 km.
Les sondes CLUSTER ont fait des traversées multiples de magnétopause,
on a pu établir pour la première fois que
ces traversées étaient dues à des vagues se propageant
à quelques dizaines de
kilomètres par seconde le long de sa surface.
Jusqu'alors, seuls des travaux théoriques et des simulations numériques avaient
permis d'étudier cette hypothèse.
Les sondes ont pu également établir que lors de la plupart des traversées,
la magnétopause est
effectivement une discontinuité tangentielle, comme la plupart des modèles
l'avaient prédit.
Les sondes CLUSTER ont également traversé la magnétopause lors
d'évènements plus rares
où de la matière du vent solaire parvient à entrer dans la
magnétosphère : les « évènements à
transfert de flux » (FTE, acronyme anglais). Les mesures ont
montré la structure de ces
évènements : la matière se propage le long de cylindres qui
suivent la direction des lignes de
champ magnétiques, et ces cylindres sont entourés d'une région
parcourue de courants
électriques. Il a même été possible de rattacher ces évènements
à une famille de modèles
théoriques (baptisés discontinuités rotationnelles).
Les sondes CLUSTER ont également traversé les cornets polaires.
Ce sont des régions dans
lequel le plasma s'écoule en grand désordre
(on parle d'écoulement turbulent). Sous l'effet
des fluctuations du vent solaire, les cornets polaires se déplacent,
parfois à des vitesses
atteignant 30km par seconde.
Les sondes CLUSTER sont également passées au dessus des régions où se
développent les
aurores. Elles ont produit des résultats intéressants concernant
les « aurores noires » (des
régions totalement dépourvues d'aurores en plein milieu des zones
où les aurores sont
actives). De nombreuses observations de CLUSTER sur les régions
aurorales ont été faites en
coordinations avec des mesures radar dédiés à l'étude de
l'ionosphère (réseaux EISCAT et
Super-Darn) et avec un satellite (Geotail) qui se promenait
alors dans la queue de la
magnétosphère.
Des résultats nouveaux ont également été obtenus sur les
changement de configuration
magnétique de la queue, notamment lors des sous-orages
(facteurs du déclenchement des
aurores).
Les travaux continuent. Les scientifiques ont de quoi s'occuper
encore quelques années avec
les données fournies par les sondes CLUSTER.
Il est possible que dans les années à venir, on
parvienne enfin à modéliser sans ambiguïté le comportement
de la magnétosphère.
La bonne qualité des expériences et des résultats scientifiques
a permis le financement par l'Agence Spatiale Européenne (ESA)
du prolongement de la mission de 2 à 5 ans.