Glace sur Mars : Euréka !

article original publié par Science @ Nasa
auteur : Docteur Tony Phillips
traduction de Didier Jamet
6 JUIN 2002

Sur cette carte de Mars en fausses couleurs, les sols riches en hydrogène apparaissent en bleu. Source : spectromètre neutron de Mars Odyssey.
Sur cette carte de Mars en fausses couleurs, les sols riches en hydrogène apparaissent en bleu. Source : spectromètre neutron de Mars Odyssey.

Nasa planetary photojournal

Les instruments à bord de la sonde de la NASA Mars Odyssey viennent de révéler une quantité insoupçonnée de glace d’eau sous la surface de la planète rouge.

À la grande surprise des scientifiques qui ont dépouillé les résultats, les instruments de Mars Odyssey ont révélé un gigantesque trésor enterré juste sous les premiers centimètres de la surface martienne : assez d’eau pour remplir deux fois le lac Michigan. Et il pourrait bien ne s’agir que de la partie émergée de l’iceberg.

« C’est réellement extraordinaire » déclare d’entrée William Boynton, de l’Université d’Arizona. « Il s’agit de la meilleure preuve directe jamais obtenue de présence de glace d’eau sous la surface ». Il poursuit « à vrai dire, la quantité de glace que nous avons trouvée dépasse largement nos prévisions »

Boynton est l’investigateur principal attaché à un groupe d’instruments embarqués par Odyssey, dont l’ensemble constitue le spectromètre à rayons gamma, mieux connu sous son acronyme anglais de GRS.

Depuis février 2002, Le GRS a passé au peigne fin les environs du pôle sud de la planète rouge, et y a détecté des signes révélateurs de présence de glace d’eau dans le premier mètre du sous-sol.

«Il serait plus juste de décrire cette couche comme de la glace sale, plutôt que comme de la boue contenant de la glace » fait remarquer Boynton.

La quantité d’hydrogène détectée permet d’évaluer que la glace représente 20 à 50 % de la masse de la couche la plus basse. Comme la roche a une plus grande densité que la glace, cela signifie que par endroits la glace d’eau représente plus de la moitié du volume considéré. Exprimé autrement, cela revient à dire que si l’on chauffait un plein seau de ce sol polaire gorgé de glace, on obtiendrait plus d’un demi-seau d’eau liquide.

Comment le GRS s’y prend-t-il pour détecter de l’eau sous la surface martienne, alors qu’il se trouve en orbite ?

En fait, quand les rayons cosmiques heurtent la surface de Mars, ils déclenchent une réaction en chaîne qui produit des rayons gamma et des neutrons. Ces particules regagnent la surface, où le spectromètre gamma les détecte et mesure leur énergie. Ces données révèlent aux chercheurs quels éléments se trouvent piégés dans le sous-sol.

Ils s’intéressent tout particulièrement à l’hydrogène, signe révélateur de la molécule d’eau, laquelle se compose de 2 atomes d’hydrogène et d’un atome d’oxygène. Comme sous la surface martienne l’hydrogène est vraisemblablement présent sous la forme de glace d’eau, le GRS peut mesurer la quantité de glace dans le sol, et voir de quelle façon elle évolue selon les saisons.

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