GW Bush regarde vers Mars et montre la Lune

article de Didier Jamet
14 JANVIER 2004

La prochaine base lunaire à partir de laquelle conquérir Mars ?
La prochaine base lunaire à partir de laquelle conquérir Mars ?

Nasa

C’est un programme raisonnablement ambitieux qu’a dévoilé ce mercredi 14 janvier Georges W Bush lors de la présentation de son très attendu plan de relance de la conquête spatiale. Alors que certaines fuites laissaient espérer la date de 2018 pour un débarquement sur Mars, c’est finalement le sol lunaire qui serait de nouveau foulé entre 2015 et 2020. Un programme annoncé comme compatible avec une hausse raisonnable du budget de la Nasa.

Le surcoût induit par ce programme est estimé par la Maison Blanche à 12 milliards de dollars sur cinq ans, dont 11 proviendront de redistributions au sein du budget actuel de la Nasa. De nombreuses voix se sont élevées pour fustiger ces estimations jugées par trop optimistes, rappelant qu’il avait fallu 100 milliards de dollars d’aujourd’hui pour aller sur la Lune dans les années 60. Mais cette objection fait peu de cas des considérables progrès technologiques réalisés depuis dans tous les domaines cruciaux du vol spatial, et qui par conséquent ne coûteront plus rien à développer.

A partir d’une base lunaire où seraient testées différentes technologies destinées à y autoriser la présence permanente de l’homme, c’est finalement Mars qui serait visée, sans qu’un calendrier précis ait été arrêté pour cette phase ultime du programme.

L’arrêt définitif des navettes est en revanche bien confirmé pour 2010, date à laquelle les Etats-Unis semblent prêts à perdre temporairement leur autonomie en matière de vol habité, le nouveau véhicule d’exploration (CEV, Crew Exploration Vehicle) ne devant entrer en service actif qu’en 2014. Les Américains ne pourront plus alors compter que sur les lanceurs Soyouz fournis par les Russes, leur principal partenaire dans la Station Spatiale Internationale.

Ce délai de grâce accordé aux navettes devrait permettre aux Etats-Unis de tenir leurs engagements vis-à-vis de leurs 15 partenaires dans le projet de Station Spatiale Internationale, avec un achèvement du programme dans les 5 à 6 ans à venir.

GW Bush a d’ailleurs laissé la porte ouverte à une coopération internationale à ce nouveau projet d’exploration du système solaire, prenant la peine de préciser que les perspectives qu’il esquissait aujourd’hui étaient celles d’un voyage, pas d’une course.

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