article de Fabrice Mottez
21 JANVIER 2003
Tous les six ans, la Terre est dans le plan de rotation des satellites de Jupiter. On peut alors voir ceux-ci passer les uns devant les autres, ou passer les uns dans l’ombre des autres. On parle de phénomènes mutuels. Ces phénomènes présentent un grand intérêt scientifique, et les astronomes amateurs peuvent contribuer à leur observation.
La période comprise entre juillet 2002 et juillet 2003 est particulièrement favorable aux phénomènes mutuels. On en prévoit 500 : des éclipses d’un satellite par un autre (un satellite passe devant un autre, dans la ligne de visé avec la Terre), et des occultations (un satellite passe dans le cône d’ombre d’un autre satellite). Des éclipses et occultations partielles sont observables presque chaque nuit. Les occultations totales sont moins fréquentes, et les éclipses totales sont plus rares.
Pendant cette période, les observateurs de l’hémisphère Nord seront privilégiés. Pour que ces phénomènes aient une chance d’être étudiés, il faut que les observateurs se regroupent en réseau. L’observation des phénomènes mutuels est à la portée de tous les astronomes amateurs habitués aux observations d’étoiles variables : on observe un satellite, et on mesure la variation de son éclat en fonction du temps. Alors que les variations d’éclat des étoiles varient sur des périodes allant de quelques heures à des décennies, les phénomènes mutuels durent entre 10 minutes et une heure. Les variations d’éclat sont fortes, elles sont même accessibles à de petits instruments. En une seule nuit d’observation, on peut donc avoir la représentation du phénomène complet, même avec un équipement modeste.
L’institut de mécanique céleste de l’observatoire de Paris coordonne la campagne PHEMU03 d’observation des phénomènes mutuels de 2003. Si vous avez un peu l’habitude d’observer des étoiles variables et si vous souhaitez participer à cette campagne, vous trouverez un grand nombre d’informations sur le site de l’institut de mécanique céleste.
Il est possible de consulter en ligne les éphémérides des phénomènes mutuels.
Cette liste est complétée par une page plus facile à lire, qui vous permet de choisir une date et d’obtenir la liste des phénomènes mutuels correspondants. Par un simple clic, des informations plus précises vous sont fournies.
On peut y apprendre par exemple que le 26 janvier en début de soirée, Io éclipsera partiellement Europe, et quinze minutes plus tard, l’occultera totalement (Europe sera totalement cachée dans l’ombre de Io). L’occultation durera un peu plus de trois minutes.
Pour observer une éclipse totale il faudra attendre le premier juin : il y aura trois éclipses de Io par Ganymède ce jour là, celle de 22 heures sera totale.
