article de Fabrice Mottez
12 DECEMBRE 2002
George Gamow, Russell Stannard, traduction d’Alain Bouquet
Editions le Pommier, Romans et Plus
2002
ISBN 2-74650086-8.
Georges Gamow (1904-1968) était un brillant physicien, qui contribua fortement aux progrès de l’astrophysique. Il fit des travaux décisifs pour expliquer la synthèse des éléments atomiques dans les étoiles, ainsi que la synthèse primordiale de l’hydrogène et de l’hélium dans le cadre de la théorie du big-bang.
Georges Gamow fut également l’auteur d’une série d’ouvrages de vulgarisation de la physique. Ces ouvrages très instructifs et assez drôles suivent tous le même canevas.
Afin de se cultiver, le héros, Monsieur Tompkins, suit une série de conférences de physique. Mais lors de chaque conférence, malgré ses efforts pour diriger son attention, Monsieur Tompkins s’endort et rêve.
Monsieur Tompkins a un don. Dans ses rêves, une des constantes fondamentales de la physique change fortement de valeur. Des phénomènes normalement imperceptibles deviennent alors très importants. Ses rêves sont d’une part extrêmement cohérents avec ce que raconte le professeur, et d’autre part ils sont extrêmement pédagogiques.
Lors d’une conférence sur la relativité, il rêve d’un monde où la vitesse de la lumière est de trente kilomètres heures. Même un cycliste devient fortement relativiste. Pourtant, Gamow explique pourquoi, malgré une si basse vitesse limite, il est toujours intéressant de prendre le train. Un jour, justement lors d’un voyage en train, Monsieur Tompkins est témoin d’une agression à main armée. Mais témoigner de ce qu’on a vu dans un univers relativiste n’est pas toujours très simple…
Dans une autre histoire, Monsieur Tompkins explore une jungle quantique. La constante de Planck (un nombre dont la signification est expliquée dans le livre) dans cette jungle est devenue exagérément grande, et la théorie quantique que l’on applique ordinairement aux petits objets (atomes, molécules) doit s’appliquer ici aux objets dont la taille est de l’ordre d’un mètre.
Vous apprendrez en lisant cette histoire que si l’on ne veut pas être trop secoué (plus exactement délocalisé), mieux vaut visiter la jungle quantique sur le dos d’un éléphant que sur le dos d’un âne. Vous apprendrez aussi comment les lions de la jungle quantique s’y prennent avec les figures d’interférence pour chasser les gazelles.
Certaines histoires de monsieur Tompkins sont en rapport direct avec l’astrophysique. Il y est question de big-bang et d’univers en expansion. Mais Monsieur Tompkins découvre tout cela dans un univers dont les dimensions ne dépassent pas quelques dizaines de kilomètres. En quelques heures, Monsieur Tompkins revit toute l’histoire de l’univers et se confronte à de bien curieux effets liés à la courbure de sa géométrie.
N’ayez pas d’inquiétude pour les relations entre Monsieur Tompkins et le professeur. Malgré les endormissement du héros, ils s’entendent fort bien. Monsieur Tompkins finira même par épouser sa fille.
Les aventures de Monsieur Tompkins ont été écrites dans les années 1930 et 40. Russell Stannard, physicien anglais contemporain, a repris et adapté ces récits : il les a débarrassé de certains caractères un peu vieillots, et quelques explications de la physique ont été mises au goût du jour. Les illustrations ont été reprises.
