article de Fabrice Mottez
22 NOVEMBRE 2002
Comme un muon peut traverser typiquement une dizaine de kilomètres (ils sont eux-mêmes produits à des altitudes variées), plus on monte dans le ciel, plus on en rencontre. C’est pour cela que du temps où l’on mesurait les rayons cosmiques dans des observatoires, on installait ces équipements en haute montagne. L’observatoire français des rayons cosmiques avait été installé au Pic du Midi de Bigorre à 2770 m d’altitude, dans les années 1950. Il a été actif jusqu’à la construction de l’accélérateur du CERN (fin des années 50).
De nos jours, l’observatoire Pierre Auger, consacré aux rayons cosmiques constitue une exception : il est situé à moins de 1500 mètres d’altitude. Mais il est dédié aux rayons cosmiques dont l’énergie est exceptionnellement haute, et les problèmes d’altitude sont moins importants (par contre, il leur faut une surface très vaste et assez plate, c’est une condition difficilement atteignable dans un site de haute montagne).
Pour le reste, on préfère observer les rayons cosmiques depuis des satellites : les satellites permettent d’observer directement les rayons cosmiques tels qu’ils nous viennent du vaste univers, et non leurs produits de désintégration dans l’atmosphère.
À l’altitude où volent les avions de ligne, en particulier les longs courriers, les rayons cosmiques ont quasiment la même nature qu’à la surface de la Terre, mais ils sont des dizaines de fois plus abondants.
Or, les rayons cosmiques sont analogues pour le corps humain aux produits de désintégration des corps radioactifs. En recevoir de faibles doses ne pose aucun problème, mais il y a une limite à ne pas dépasser. Pour que l’exposition accrue en altitude aux rayons cosmiques ne soit pas mauvaise pour la santé des personnels navigants, il existe une limitation du nombre d’heures de vol annuelles autorisées.