article de Olivier Sanguy
16 JUILLET 2002
Partie le 3 juillet dernier de Cap Canaveral, la sonde CONTOUR (Comet Nucleus TOUR) est récemment entrée dans sa première phase d’hibernation. CONTOUR fonctionne donc dans un mode réduit et suit, pour l’instant une orbite de 42 heures fortement elliptique : les distances extrêmes par rapport à la Terre varient de 200 km à 115.000 km.
CONTOUR doit ses caractéristiques un peu particulières au fait qu’elle appartient aux missions de type « Discovery » de la NASA. Ce sont des missions spatiales conçues avec un budget serré (moins de 300 millions de dollars) autour d’objectifs scientifiques ciblés essentiellement sur l’étude de notre système solaire. L’une des missions de type Discovery les plus célèbres est sans conteste Mars Pathfinder et son célèbre robot de la taille d’une boîte à chaussure qui roula sur le sol martien en 1997. CONTOUR a pour mission l’étude de 2 comètes : Encke en 2003 et Schwassmann-Wachmann 3 en 2006.
Dotée de 150 millions de dollars de budget global (sonde, lancement et suivi), CONTOUR débusque des économies à tous les étages. La sonde elle-même présente une forme de base octogonale recouverte de panneaux solaires. Cette astuce évite de recourir à des panneaux solaires déployables plus coûteux et plus délicats.
Pour les communications, CONTOUR s’orientera vers la Terre au lieu d’utiliser une antenne orientable. Le souci de maîtrise du budget se retrouve aussi dans les périodes d’hibernation de la sonde (la première vient de débuter) durant lesquelles les équipes de suivi sont réduites et l’usage du Deep Space Network (réseau d’écoute des missions spatiales de la NASA) interrompu.
La trajectoire alambiquée de CONTOUR a permis de concevoir une sonde moins lourde (970 kilos), donc moins chère à lancer.
En effet, le 15 Août le chasseur de comètes sera réveillé en vue de mettre à feu un moteur à combustible solide (économie, encore…) qui l’inscrira sur une orbite autour du soleil. En août 2003 et 2004, puis en février 2005 et 2006, CONTOUR reviendra vers la Terre afin de l’utiliser comme fronde gravitationnelle et modifier sa trajectoire en vue d’atteindre les comètes prévues.
En plus d’être économe, CONTOUR se veut flexible. La NASA estime pouvoir modifier la trajectoire de la sonde si une nouvelle comète importante se manifestait et que son étude s’avère nécessaire.
Olivier SANGUY est rédacteur en chef d’ESPACE Magazine, le magazine de la conquête spatiale.
