L'Angleterre entre dans l'ESO

article de Laurent Laveder
9 JUILLET 2002

Le VST est un des instruments que l\'Angleterre apporte dans son trousseau pour devenir membre de l\'ESO. Depuis le 8 juillet 2002, elle fait officiellement partie de l\'Observatoire Austral Européen.
Le VST est un des instruments que l'Angleterre apporte dans son trousseau pour devenir membre de l'ESO. Depuis le 8 juillet 2002, elle fait officiellement partie de l'Observatoire Austral Européen.

VST

40 ans après la création de l'Observatoire Austral Européen, l'ESO (pour European Southern Observatory), l'Angleterre est devenue hier, 8 juillet 2002, le 10ème membre de l'organisation astronomique.

Conscientes de la puissance que représente l'ESO face à la concurrence mondiale, les autorités scientifiques anglaises se sont décidées à rejoindre l'ESO et à profiter ainsi des instruments mis à la disposition des membres de l'ESO. Elles pourront aussi participer aux nouveaux projets (ALMA et OWL) et à la politique générale de l'ESO.

Ce ralliement plutôt tardif - il aura fallu 40 ans à la Grande Bretagne pour s'allier à ses collègues européens (Belgique, Danemark, France, Allemagne, Italie, Pays-Bas, Portugal, Suède et Suisse) - est intéressant tant pour l'ESO que pour l'Angleterre.

En effet, la Grande Bretagne peut dorénavant obtenir des temps d'observation sur tous les instruments de l'observatoire austral européen. Parmi ceux-ci, on compte le superbe VLT (un complexe de 4 télescopes de 8 m de diamètre) du Cerro Paranal, le 3,6 m et le NTT (respectivement 3,6 m et 3,5 m de diamètre) de La Silla, ainsi que de nombreux autres télescopes très performants.

Mais l'Angleterre n'arrive pas les mains vides. Elle apporte dans son trousseau le futur télescope optique et infrarouge VISTA qui mesurera 4 m de diamètre et le VST (le VLT Survey Telescope) de 2,5 m en cours de construction. Ces deux instruments sont des apports en nature à la participation financière de l'Angleterre afin de devenir membre de l'ESO.

Le reste de la somme tient compte des énormes investissements engloutis en 40 ans par l'ESO pour la construction de ses installations. Outre cette dette, l'Angleterre devra s'acquitter chaque année d'une participation financière calculée d'après son PNB, comme tout état membre de l'ESO. Sa participation annuelle s'élèvera à environ 20 % du budget de l'ESO.

Cette adhésion réjouit tout autant la Grande Bretagne que l'ESO. L'Angleterre bénéficie ainsi de l'importante infrastructure de ses nouveaux partenaires et du front qu'ils forment face aux deux autres grandes puissances astronomiques que sont le Japon et les Etats Unis. Quant à l'ESO, elle profite d'un apport financier conséquent et de nouveaux instruments.

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