article de Didier Jamet
18 MARS 2002
Uranus comme vous ne l’avez jamais vue ! c’est le cadeau que nous offre le télescope Japonais Subaru, utilisant la longueur d’onde de l’infrarouge proche pour nous révéler le subtil système d’anneaux de la septième planète du Système Solaire, trop sombres pour apparaître dans le visible.
Sur cette image apparaissent également les satellites Miranda (en haut, centré) et Ariel (en bas à gauche).
Il faut approximativement 84 ans à Uranus pour accomplir une orbite autour du Soleil, dont elle est presque 20 fois plus éloignée que la Terre. Parmi ses étonnantes particularités, on peut citer son axe de rotation quasiment parallèle à son plan orbital : imaginez la Terre « couchée » sur son orbite, dardant ses pôles à hauteur de l'équateur… Autre paradoxe, Uranus est malgré tout plus chaude « à l’équateur » qu’aux pôles, sans qu’on sache encore pourquoi.
Ce n’est pas vraiment pour tenter de résoudre ces mystères que Subaru a été braqué vers Uranus. En fait, il s’agissait de faire des tests de l’utilisation combinée d’un instrument, le coronographe CIAO, et du système d’optique adaptative du Télescope Japonais. Ce résultat est très encourageant.
L'astronomie de l'infrarouge proche (source: Institut Herzberg d’Astrophysique) utilise la radiation provenant de la section du spectre correspondant à la chaleur, c'est-à-dire la lumière situé entre l'infrarouge et la lumière visible. Le nom "infrarouge" signifie "au-dessous du rouge", ou en d'autres mots, juste au-delà de la partie rouge du spectre.
Jusqu'aux années 1970, l'infrarouge proche avait très peu été exploré. Dans les années 1970, des appareils utilisant la technologie de l'état solide, comme les détecteurs CCD, apparurent. Ces détecteurs sont très sensibles aux longueurs d'onde rouge et infrarouge proche. Avant l'avènement des détecteurs à état solide, les astronomes devaient utiliser des pellicules photographiques infrarouges, une technique qui n'était pas très efficace.
La radiation infrarouge proche n'est pas grandement affectée par la turbulence atmosphérique. Ainsi, il est plus facile d'obtenir des images nettes à ces longueurs d'onde.
Un des champs de recherche actuellement très actifs en astronomie est l'étude de la formation des galaxies. La capacité à corriger les effets de la turbulence atmosphérique aux longueurs d'onde de l'infrarouge proche permet d'obtenir des images incroyablement nettes de galaxies éloignées.
De même, les scientifiques utilisent ces longueurs d'onde pour tenter de détecter des planètes en orbite autour d'autres étoiles car la netteté des images en infrarouge proche leur permet de distinguer une planète de l'éclat éblouissant de l'étoile. Et il ne faut pas oublier les chercheurs qui tentent d'observer des planètes en train de se former dans des régions à formation d'étoiles.
Sources :
Image d’Uranus : Observatoire Astronomique National du Japon (En Anglais)
Caractéristiques d’Uranus : Bill Arnett (en Français)
Astronomie Infrarouge proche : Institut Herzberg d’Astrophysique (en Français)