Quand des galaxies entrent en collision, que deviennent leurs champs magnétiques ? Pour tenter de le découvrir, la NASA a pointé SOFIA, son télescope embarqué à bord d'un 747 modifié, en direction de notre voisine galactique, Centaurus A, afin de recueillir les émissions de sa poussière polarisée, laquelle permet de remonter au champ magnétique dans lequel elle baigne. On sait que la forme tourmentée de Centaurus A est le résultat de la collision de deux galaxies à quoi s'ajoutent des jets dus au disque d'accrétion qui entoure le trou noir supermassif central. Sur cette image, les données recueillies par SOFIA sont superposées à celles obtenues dans le visible par l'Observatoire européen austral, en submillimétrique (en orange) par APEX, en rayons X (en bleu) par Chandra et dans l'infrarouge (en rouge) par Spitzer. Il s'avère que les lignes de champ magnétiques sont parallèles aux veines de poussière dans la périphérie de la galaxie, mais très perturbées au centre. En outre la force du champ gravitationnel à proximité du trou noir accélère les ions et intensifie le champ magnétique. Au final, la collision n'a pas seulement fait fusionner les masses de départ, mais a aussi amplifié leurs champs magnétiques. Ces résultats nous livrent de nouveaux indices sur la façon dont les champs magnétiques ont évolué dans les premiers âges de l'Univers, lorsque les collisions entre galaxies étaient plus fréquentes.