Notre univers a-t-il connu à ses débuts une phase d'expansion extrêmement rapide ? Cet épisode inflationnaire a été postulé afin d'expliquer de nombreux attributs énigmatiques du cosmos, par exemple le fait que des parties pourtant très éloignées les unes des autres soient aussi homogènes et uniformes. Le 17 mars 2014, des résultats ont été rendus publics montrant un signal d'une puissance inattendue, venant à l'appui de la prévision selon laquelle l'inflation devait avoir laissé des traces, sous la forme de motifs spécifiques de polarisation, dans le rayonnement cosmologique de fond, la première lumière émise il y a 13,8 milliards d'années lorsque l'univers est enfin devenu transparent, 380 000 ans après le Big Bang. Dénommés polarisations de mode B, ces motifs tourbillonnants précoces peuvent être directement attribués aux effets de pincement et d'étirement que les ondes gravitationnelles primordiales ont eu sur les électrons émetteurs de photons. Ces résultats surprenants ont été découverts dans les données de l'observatoire BICEP2 installé non loin du pôle sud de notre planète ( l'antenne pointée verticalement montée sur le bâtiment visible ci-dessus). Dans l'insert en haut à droite représentant un extrait de la carte micro-onde du ciel, remarquez comment les vecteurs de polarisation semblent pivoter autour des pics de température colorés. Bien que statistiquement convaincants, ces résultats resteront sans doute controversés tant qu'ils n'auront pas reçu de confirmations par d'autres équipes de chercheurs.