article original publié par Science @ Nasa
auteur : Trudy E. Bell
traduction de Didier Jamet
25 OCTOBRE 2002
Pensez à regarder le ciel chaque fois que de fins nuages tiennent compagnie au Soleil. Peut-être que, parmi d’autres merveilles, arc et anneaux pourraient s’offrir à vous.
Première partie
C’était par une magnifique après-midi d’automne, le 25 septembre dernier, juste après le déjeuner. Je sortis sur la terrasse, à l’arrière de la maison. Le ciel, bleu pale, était traversé par de fins cirrus d’altitudes. Le soleil brillait haut dans le ciel.
Je jetai un œil en l’air… et voici ce que je vis :
Le soleil était ceinturé par un halo extraordinairement brillant, aux couleurs de l’arc-en-ciel. Sur sa gauche et sur sa droite se tenaient deux brillants « gardes », ou « faux soleils » (le terme scientifique est « parhélie », ce qui en grec signifie « à côté du Soleil ») en forme de comètes. Sublime !
Je me précipitai alors vers le devant de la maison d’où la vue est meilleure, cherchant à voir jusqu’où s’étendait la « queue de comète » des gardes du Soleil. Je fis un tour complet sur moi-même, et, déséquilibrée par le mouvement, je finis par me retrouver le nez dans l’herbe.
Nos seulement il y avait un halo autour du soleil (appelé « halo de 22 degrés », que les observateurs assidus du ciel observent fréquemment), mais il y avait également un gigantesque « halo d’ange » suspendu au-dessus de la ville, ponctué tous les 120°par une tache de lumière plus brillante (des « faux soleils » supplémentaires).
« C’est le cercle parhélique complet ! » exultai-je au beau milieu de la rue déserte.
Le matin même j’avais marché dehors le nez en l’air pendant des heures, car je savais que de fins cirrus associés à un brillant soleil sont une promesse de merveilleux spectacles.
Les cirrus sont faits de millions de cristaux de glace hexagonaux à une altitude comprise entre 5 et 10 kilomètres, dans la troposphère, là où volent les avions de ligne. Chaque cristal se comporte comme un prisme miniature réfractant (inclinant) la lumière du soleil et la renvoyant ailleurs dans le ciel.
Comme dans la troposphère règnent presque toujours des températures négatives, on peut admirer ces spectacles dus aux cristaux de glace tout au long de l’année. (J’ai même vu des gardes du Soleil, certes faibles, en plein mois de juillet).
Mais les vrais bons moments pour en voir aux Etats-Unis sont l’automne, l’hiver et le printemps, quand le puissant « jet stream » descend du nord vers le sud, entraînant avec lui les masses d’air arctique et leur cortège de précieux prismes glacés.
Peut-on prévoir quand de tels spectacles vont se produire ? C’est la question abordée dans la suite de cet article, Dons du ciel. (lien ci-dessous)
