Ce que les vaisseaux auront dans la peau

article original publié par Science @ Nasa
auteur : Patrick L. Barry
traduction de Didier Jamet
25 SEPTEMBRE 2002

Ce matériau piézoélectrique, développé au Centre de Recherche Langley de la NASA, peut « sentir » les déformations comme la compression ou la pression superficielle. Il produit alors un courant électrique de faible voltage perçu comme un signal par l’ordinateur de contrôle
Ce matériau piézoélectrique, développé au Centre de Recherche Langley de la NASA, peut « sentir » les déformations comme la compression ou la pression superficielle. Il produit alors un courant électrique de faible voltage perçu comme un signal par l’ordinateur de contrôle

Projet Morphing, LaRC

Les êtres humains sont capables de ressentir la moindre patte de mouche qui se balade à la surface de leur corps. C'est un remarquable exemple d'auto surveillance. Il est rendu possible par le fait que notre peau contient des millions de terminaisons nerveuses microscopiques, et autant de nerfs pour transporter ces signaux jusqu'à notre cerveau.

De même, on peut imaginer que des capteurs de la taille d'un nanomètre soient enkystés dans les systèmes critiques d'un vaisseau, afin de contrôler en permanence l'état du matériau. Si une pièce menace de rompre - on pourrait dire, " si elle se sent mal" - les capteurs pourraient alerter l'ordinateur central avant que la tragédie ne survienne.

Depuis tous ces capteurs encapsulés, les câbles moléculaires pourraient transporter le signal vers l'ordinateur central, permettant d'éviter les problèmes posés par la masse de millions et de millions de câbles de connexion tels qu'ils existent aujourd'hui. À nouveau, les nanotubes peuvent jouer ce rôle. Opportunément, les nanotubes peuvent se comporter soit en conducteurs soit en semi-conducteurs, selon la façon dont ils sont fabriqués.

Les scientifiques ont réalisé des câbles moléculaires avec d'autres molécules allongées, dont certaines adoptent même spontanément des configurations utiles.

Parmi d’autres prouesses, votre peau cicatrise toute seule. Croyez le ou pas, certains matériaux d'avant-garde savent faire la même chose. Les matériaux auto cicatrisant constitués de molécules en longues chaînes appelées ionomères réagissent à la pénétration de projectiles tels qu'une balle de fusil en se refermant derrière eux.

Les engins spatiaux pourraient utiliser ce type de type de matériau en guise de peau extérieure, car l'espace est plein de minuscules projectiles - essentiellement des fragments de débris de comètes et d'astéroïdes se déplaçant à grande vitesse.

S'il advenait qu'un de ces objets, dont la taille varie du grain de sable au petit caillou, perfore les parois du vaisseau, une couche de matériau auto-cicatrisant assurerait la pressurisation de la cabine.

Suite de cet article : L’attaque des rayons de la mort (lien ci-dessous)

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