L’année de tous les records à la baisse

article original publié par Science @ Nasa
auteur : Docteur Tony Phillips
traduction de Didier Jamet
2 AVRIL 2009

Graphique montrant l\'évolution du rayonnement solaire de 1975 à nos jours (toutes longueurs d\'ondes confondues)
Graphique montrant l'évolution du rayonnement solaire de 1975 à nos jours (toutes longueurs d'ondes confondues)

C.Fröhlich/Nasa

Le minimum solaire actuel s'inscrit toujours dans le motif du cycle observé depuis le XIXe siècle. En vérité, il est pile à l'heure. Mais c'est son intensité qui pose question. À titre d'exemple, voici quelques-uns des records que le Soleil a établis en 2008 :

- Minimum jamais vu depuis 50 ans pour la pression du vent solaire : les mesures réalisées par la sonde spatiale Ulysse ont révélé une baisse de 20 % de la pression de radiation solaire depuis le milieu des années 1990. Il s'agit tout simplement du point le plus bas qui ait jamais été relevé depuis le début des mesures, dans les années 1960.

C’est fâcheux parce que le vent solaire aide à maintenir les rayons cosmiques galactiques à l'extérieur du système solaire. Avec la baisse de pression du vent solaire, un plus grand nombre de rayons cosmiques pénètrent à l'intérieur du système solaire, ce qui a pour effet d'augmenter les risques pour la santé des astronautes en orbite. Un vent solaire plus faible signifie également moins d'orages géomagnétiques et d'aurores polaires sur Terre.

- Intensité du rayonnement solaire la plus basse depuis 12 ans : des mesures effectuées avec soin par plusieurs sondes spatiales de la NASA ont montré que l'éclat du soleil a diminué de 0,02 % aux longueurs d'onde visible, mais d'un spectaculaire 6 % en ultraviolet extrême, et ce depuis le minimum solaire de 1996. À noter toutefois que ces changements ne sont pas assez importants pour inverser le cours du réchauffement climatique global. Mais cela a cependant d'autres conséquences non négligeables : la haute atmosphère terrestre est moins chauffée par le soleil et est en conséquence moins gonflée. Les satellites en orbite basse sont donc moins soumis à la traînée atmosphérique résiduelle, ce qui prolonge d'autant leur espérance de vie opérationnelle. C'est plutôt une bonne nouvelle, mais qui a son revers : elle vaut aussi pour les débris spatiaux, qui restent également plus longtemps en orbite, augmentant les dangers de collision avec les satellites encore actifs.

- Minimum absolu des émissions radio du soleil depuis 55 ans : après la seconde guerre mondiale, les astronomes ont commencé à suivre les émissions en radio du Soleil. On dispose ainsi de données depuis le début des années 1950. Les radiotélescopes enregistrent à présent la plus faible émission radio du soleil depuis 1955. Certains chercheurs pensent que cette diminution des émissions radio coïncide avec une faiblesse du champ magnétique du soleil. Cependant personne n'en est certain, sachant que la source de ces émissions radio est loin d’être parfaitement comprise.

Tous ces minima ont déclenché un débat sur la question de savoir si le minimum actuel était simplement étrange, franchement extrême, ou correspondait juste à une correction un peu sévère du « marché » après une série de maxima solaires particulièrement intenses. Alors qu’en est-il réellement ? Vous le découvrirez dans la suite de cet article, « Un calme tout à fait passionnant »

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