Sur la piste des arbres de la Lune

article original publié par Science @ Nasa
auteur : Docteur Tony Phillips
traduction de Didier Jamet
16 AOUT 2002

Stuart Roosa, pilote du module de commande de la mission lunaire Apollo 14, janvier 1971
Stuart Roosa, pilote du module de commande de la mission lunaire Apollo 14, janvier 1971

Nasa

Des centaines d’arbres se sont retrouvés dans les parages lunaires et en sont revenus. Voici leur histoire et celle des hommes qui l'ont rendue possible, singulièrement belle et émouvante.

Disséminées tout autour de la planète, il existe des centaines de créatures vivantes qui ont fait le voyage vers la Lune et en sont revenues. Aucune d'elles n’est un humain. Elles sont trois fois plus nombreuses que le nombre d’astronautes actuellement en service, et la plupart sont portées disparues.

Ce sont des arbres. Des « Arbres de la Lune ».

Dave Williams, scientifique de la NASA en a déjà trouvé une quarantaine et cherche les autres. « C’étaient juste des graines quand ils ont quitté la Terre en 1971 à bord d’Apollo 14 » explique Williams. « Maintenant ils sont adultes. Ils ressemblent à des arbres ordinaires. Mais ils ont quelque chose en plus car ils ont flirté avec la Lune. »

C’est une étrange histoire.

Tout commence en 1953, quand un certain Stuart Roosa saute en parachute au-dessus d’une forêt en feu de l’Orégon. Il vient juste d’être embauché pour un job d’été de « para du feu » à l’Office National des Forêts des Etats-Unis d’Amérique. Cela consiste à être parachuté sur les feux de forêt pour les tuer dans l’œuf. C’est probablement le goût de l’aventure qui l’a attiré vers ce job, mais il devient très vite passionné par la forêt. « Mon père avait une grande attirance pour les activités de plein air » se souvient le Lieutenant-Colonel de l’Air Force Jack Roosa, le fils de Stuart. « Il nous parlait souvent des immenses pins Ponderosa qu’il avait découvert en tant que para du feu. »

Treize ans plus tard, la NASA convia Roosa, qui entre temps était devenu pilote d’essai de l’Air Force, à rejoindre le programme de formation des astronautes.. Il accepta. Roosa, ed Mitchell et Al Shepard allaient devenir l’équipage d’Apollo 14, dont le lancement était planifié pour 1971.

« Chaque Astronaute du programme Apollo était autorisé à emporter avec lui vers la Lune quelques effets personnels » Poursuit Jack. Leur PPK, pour Kit de Préférences Personnelles, était la plupart du temps rempli de pacotilles: pièces de monnaie, timbres, écussons de mission. Al Shepard avait pris des balles de golf. À bord de Gemini 3, John Young avait emporté un sandwich au corned beef. « Mon père a préféré emporter des arbres » dit Jack. « C’était sa façon de rendre hommage à l’Office National des forêts ».

L’office National des Forêts était ravi.

« C’était en partie de la science, en partie un coup publicitaire » admet en souriant Stan Krugman, Directeur des services de recherche de l’office en 1971. « Les chercheurs se demandaient ce qu’il adviendrait de ces graines après leur virée lunaire. Germeraient-elles ? Les arbres auraient-ils une apparence normale ? À cette époque les biologistes n’avaient encore fait que peu d’expériences dans l’espace, celle ci serait une des premières. « Nous voulions également les offrir par la suite, au moment de la célébration du bicentenaire de l’indépendance en 1976. »

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