Y-a-t’il un satellite pour sauver les astrophysiciens ?

article original publié par Science @ Nasa
auteur : Docteur Tony Phillips
traduction de Didier Jamet
17 OCTOBRE 2008

La première carte de répartition des sursauts gamma sur le ciel obtenue grâce à l\'instrument BATSE du satellite Compton. Elle permit de déterminer avec certitude que ces évènements ne pouvaient en aucun cas se produire à l\'intérieur du système solaire.
La première carte de répartition des sursauts gamma sur le ciel obtenue grâce à l'instrument BATSE du satellite Compton. Elle permit de déterminer avec certitude que ces évènements ne pouvaient en aucun cas se produire à l'intérieur du système solaire.

Nasa

La première vague de données parvint d’un instrument nommé « BATSE » qui se trouvait à bord de l’observatoire gamma Compton de la NASA. Au milieu des années 1990, BATSE enregistra des milliers de sursauts et établit la cartographie de leur répartition sur le ciel. On y voyait nettement que les explosions n’étaient nullement confinées dans le plan du système solaire, non plus que celui de la galaxie. Quoi qu’ils puissent être, les sursauts gamma ne se produisaient pas près de chez nous.

Pendant ce temps, la NASA et d’autres agences spatiales travaillaient sur de nouvelles générations de satellites capables de pointer très précisément le premier éclair des sursauts gamma et de transmettre leurs coordonnées rapidement sur Terre pour que les grands observatoires y mènent des observations complémentaires. Les astronomes espéraient ainsi savoir quel type de galaxies hébergeait les féroces explosions, si toutefois ces explosions se produisaient à l’intérieur des galaxies, et à quelle distance elles se trouvaient.

Le 28 février 1997, le satellite BeppoSAX fit une découverte décisive. Le satellite italo-hollandais repéra un sursaut et permit aux astronomes de l’observer à temps pour permettre de photographier la contrepartie optique du sursaut. Hubble lui-même put observer l’explosion mourante, avec laquelle coïncidait une faible et lointaine, très lointaine galaxie.

Puis vint le satellite SWIFT, qui pouvait non seulement localiser précisément les sursauts gamma et transmettre leurs coordonnées en quelques secondes, mais également braquer dans cette direction ses propres détecteurs de rayons X, d’ultraviolet et de lumière visible. À lui tout seul, SWIFT constituait une flottille de télescopes spatiaux !

Lancé en 2004, SWIFT a détecté des centaines de sursauts, observé leur contrepartie optique s’évanouir dans toutes les longueurs d’onde, et mesure leur distance. Celui qui détient le record d’éloignement était situé à 12,8 milliards d’années-lumière, quasiment aux limites de l’univers observable. Typiquement le genre de données que tout le monde attendait. Il révéla surtout qu’il y avait au moins deux types de sursauts gamma : les courts, durant moins de 2 secondes, et les longs, qui duraient plus. Que se cachait-il derrière ces deux secondes fatidiques ?

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