Autant en emporte les tempêtes martiennes

article original publié par Science @ Nasa
auteur : Docteur Tony Phillips
traduction de Didier Jamet
9 JUILLET 2003

John Nemy et Carol Legate ont pris récemment cette image de Mars accompagnée d’une étoile filante au-dessus de leur campement dans les montagnes de Blackcomb en Colombie Britannique
John Nemy et Carol Legate ont pris récemment cette image de Mars accompagnée d’une étoile filante au-dessus de leur campement dans les montagnes de Blackcomb en Colombie Britannique

Nehmy - Legate

Ces tempêtes de poussières sont-elles un problème pour les sondes actuellement en route pour Mars ?

Probablement pas.

Des sondes de la Nasa se sont déjà frottées à ce genre de phénomène. Les atterrisseurs Viking en 1976 par exemple, essuyèrent deux énormes tempêtes sans aucun dommage. Pour les chercheurs, ce fut même une excellente opportunité pour étudier ce genre de tempêtes in situ, ce que des colons martiens pourront peut-être un jour rééditer. Les données des Viking leur fourniront alors une longueur d’avance.

Cinq ans auparavant, en 1971, la sonde Mariner 9 atteignit Mars pendant la plus violente tempête jamais observée. La planète était complètement masquée par la poussière, d’où les calottes polaires elles-mêmes ne parvenaient pas à émerger. Les contrôleurs au sol se contentèrent de prendre leur mal en patience, le temps que la tempête se calme au bout de quelques semaines. Ils reprirent alors le cours normal de la mission, à savoir la photographie de l’intégralité de la surface martienne. Ce fut un succès complet.

A mesure que nous avançons dans l’année, la Terre et Mars se rapprochent l’une de l’autre, jusqu’à connaître leur plus grande proximité depuis 60 000 ans le 27 août prochain. Mars est déjà un beau spectacle à admirer à l’heure actuelle. Sortez avant l’aube quand vous voulez ce mois-ci ; vous trouverez Mars au-dessus de l’horizon sud, sous la forme d’une étoile rouge remarquablement brillante (si vous vivez dans l’hémisphère sud, regardez au nord est).

Même dans un télescope de modeste diamètre, le disque orange de Mars coiffé de ses blanches calottes polaires s’offrira à vous. Et s’il n’y a pas trop de turbulence, vous apercevrez peut-être certains nuages de poussières, tourbillonnant, montant et fusionnant avec d’autres… En train de préparer la prochaine grande tempête martienne ? « Elles sont formidables à admirer » affirme Parker. C’est le moment où jamais de juger de vos propres yeux !

Quelques liens pour aller plus loin

Le programme d’exploration martienne de la Nasa.

Pourquoi les tempêtes prennent-elles naissance dans le bassin Hellas ? Selon Jim Bell, « c’est parce que c’est la plus grande dépression de terrain de tout le système solaire ». Mesurant quelque 6 km de profondeur pour 2000 de diamètre, le bassin Hellas a vraisemblablement été formé il y a au moins 3 milliards d’années par l’impact d’un grand astéroïde sur Mars. Il aurait depuis accumulé une grande quantité de poussières. « C’est un vrai nid à poussières. Comme le bassin est très profond, l’air qui se trouve au fond est environ 10 degrés plus chaud que l’air au sommet. Ce différentiel crée un courant ascensionnel, qui entraîne la poussière depuis le fond. ».

Mars en approche finale !

Alpo, des amateurs qui s’y entendent question d’observer Mars !

Une planète avalée par la poussière.

Dans notre dictionnaire de l'astronomie...

L'astéroïde Toutatis vu au radar sous différents angles
à lire aussi...
Astéroïde
"La nuit étoilée à Saint-Remy", de Van Gogh.<br>Pour voir l'Univers tel qu'il est, il faut soit la rigueur du scientifique, soit la sensibilité de l'artiste.Tout le reste n'est qu'illusion...
à lire aussi...
Etoile
calotte polaire | calotte polaire | étoile rouge