article original publié par Science @ Nasa
auteur : Patrick L. Barry
traduction de Didier Jamet
31 JANVIER 2003
Le bilan n'est pas plus satisfaisant sur le plan environnemental. Quand les carburants solides d'aujourd'hui se consument, ils libèrent des composés toxiques comme des oxydes aluminium et des gaz acides comme le chlorure d'hydrogène. La pluie lessive ces composés en traversant l'atmosphère et les concentre dans le sol et les retenues d'eau, où l'augmentation de l'acidité peut mettre en péril la faune et flore.
Par contraste, la paraffine brûle proprement. Les seuls gaz engendrés par sa combustion sont la vapeur d'eau et le dioxyde de carbone.
Aujourd'hui les lancements de fusées sont suffisamment peu nombreux pour qu'on puisse considérer leur contribution comme négligeable dans la pollution totale, laquelle est produite essentiellement par les voitures, les avions, les centrales thermiques à combustible fossile, et autres activités industrielles.
Mais dans le futur, de plus en plus de pays et de sociétés privées auront accès à l'espace : dans ce contexte, des fusées brûlant un carburant propre deviendront un enjeu écologique majeur.
Des fusées hybrides rendraient également tous ces lancements plus sûrs.
Selon Cantwell, en contrôlant le débit du gaz oxydant, " la puissance des fusées hybrides peut être modulée sur une large gamme, allant jusqu'à l'arrêt d'urgence et le redémarrage. C'est une des raisons pour lesquelles on peut les envisager comme de sérieux candidats au remplacement des actuels propulseurs à carburant solide de la navette, lesquels sont impossibles à éteindre une fois allumés."
Il poursuit: " Un propulseur hybride équivalent aux boosters actuels de la navette spatiale aurait à peu près le même diamètre, mais serait sensiblement plus grand. Une des hypothèses envisagées est un nouveau type de booster à technologie hybride capable de revenir par ses propres moyens au site de lancement afin d'assurer une nouvelle mission." un gain de temps et d'argent considérable dans la préparation des boosters qui permettrait d'accélérer la cadence des lancements.
Cependant un décollage de la navette à l'aide de ses boosters remplis de paraffine n'est pas pour demain, précise Karabeyoglu.
La technologie n'en est encore que dans sa phase de démonstration, et sera probablement utilisée pendant des années sur de petites fusées avant que la NASA n'envisage de l'utiliser sur le fleuron de ses véhicules de lancement.
Mais si les tests continuent à bien se passer, le directeur de vol du centre de contrôle dira peut-être un jour à bon droit : « bon, assez tergiversé, allumons cette bougie à présent ! »
Quelques liens pour aller plus loin
Centre de recherche Ames de la NASA
Communiqué de presse au sujet de ce nouveau carburant
Les travaux de recherche de l’université de Stanford à ce sujet
Une expérience de combustion de paraffine à reproduire en classe.
Une procédure alternative à l’expérience ci-dessus.
Propulseur à carburant solide : comment ça marche ?
Composition du carburant des boosters telle que fournie sur le site du Centre Spatial Kennedy : « l’oxydant est du perchlorate d’oxyde d’ammonium, qui représente 69,93% du mélange. Le carburant à proprement parler est de la poudre d’aluminium (16%), auquel une pointe de poudre de fer (0,07%) sert de catalyseur. Le liant est de l’acide acrylique acrylonitrile polybutadiene (12,04%). De plus, le mélange contient un agent durcisseur époxy (1,96%). Le liant et l’époxy brûlent comme carburant, ajoutant à la poussée.
Houston, quand c’est qu’on arrive ?!?