question posée le 26-11-2017 par Johan
Bonsoir.
J'ai lu récemment que la terre allait ralentir son rythme de rotation en 2018 si j'ai bien compris. Donc certains scientifiques déclarent que les tremblements de terre seront plus puissant en 2018 est ce possible ? Est ce que l'on risque quelque chose en France ?
Merci d'avance
réponse du 02-12-2017 par Didier Jamet
Alors en fait la phase de ralentissement, infime, a commencé dès 2013. Et effectivement, deux géophysiciens américains, Roger Bilham et Rebecca Bendick, ont récemment publié une étude scientifique où ils avancent une hypothèse pour le moins audacieuse : ces phases d'infimes ralentissements périodiques (tous les 32 ans) de la vitesse de rotation de notre planète pourraient provoquer, environ 5 ans plus tard, une augmentation significative (quasi doublement) du nombre de séismes de magnitude supérieure à 7. La Terre étant entrée dans une très légère phase de ralentissement en 2013, c'est donc à partir de 2018 que, si leurs hypothèses sont exactes, les premiers effets devraient se faire sentir. Les chercheurs invoquent en effet des perturbations, lors de ces ralentissements, entre la graine liquide de notre planète et le noyau externe, qui mettraient 5 ans à se propager jusqu'à la croûte terrestre. Le grand mérite de ces deux théoriciens est d'avoir le courage d'annoncer leurs prévisions juste avant la première année, car la prévision des séismes est un art particulièrement difficile sur lequel beaucoup de chercheurs se sont déjà cassé les dents. D'après Bilham et Bendick, les principaux effets devraient se faire sentir au voisinage de l'équateur, donc dans les zones intertropicales, là où le différentiel de vitesse entre la croûte terrestre et la graine liquide est potentiellement le plus grand. La Guadeloupe et la Martinique, qui connaissent déjà un fort aléas sismique, sont dans cette zone. Cela dit la France métropolitaine est elle même soumise au risque sismique, en particulier le long des Pyrénées et des Alpes. C'est tout ce que l'on peut dire pour le moment, mais il sera intéressant de surveiller en effet la sismicité cette année, car si la théorie était vérifiée, ce serait une avancée très intéressante dans la gestion prévisionnelle de ce genre de catastrophe avec montée en puissance périodique des moyens, face auxquelles nous sommes pour l'instant très démunis. Reste qu'à ce stade leur théorie ne permet pas de savoir où auront lieu les éventuels séismes supplémentaires en question, ce qui au final est une sérieuse limitation du modèle.