question posée le 19-09-2017 par Martini
Toutes ces histoires de fin du monde m'auront au moins amené à me poser une question.
Y aurait il possibilité qu'un objet (allez, disons de la taille d'une planète) soit projeté à travers l'espace par un quelconque évènement a une vitesse dépassant l'entendement, et donc, inobservable? ( Et en admettant qu'il s'évite tout champs d'attraction et qu'il ne soit pas pulvérisé par l'action de départ...)
réponse du 19-09-2017 par Didier Jamet
Merci pour cette excellente question qui nous permet de parler un peu de science au milieu de ces aberrantes histoires de fin du monde. Le corps céleste massif le plus rapide jamais chronométré, une étoile géante, se déplace par rapport à son point origine à une vitesse légèrement supérieure à 400 000 km/h. Elle a acquis cette vitesse à l'issue d'un jeu de billard gravitationnel entre étoiles massives qui l'a amenée à être violemment éjectée d'un système stellaire multiple de la nébuleuse 30 Doradus. Pour fixer les idées, sa vitesse acquise signifie qu'il lui faudrait un peu moins d'une heure pour franchir la distance Terre-Lune, alors que nos lanceurs spatiaux les plus rapides mettraient environ 6 heures pour franchir la même distance. Cela dit, ce qui est assez impressionnant à l'échelle du système Terre-Lune l'est beaucoup moins à celle du système solaire, qui est immense. La distance Soleil-Neptune est de 4,5 milliards de kilomètres. Imaginons une planète ou une naine brune ou blanche déboulant sans crier gare à la vitesse, encore jamais relevée, de 500 000 km/h et qui serait détectée uniquement au niveau de l'orbite de Neptune. Il lui faudrait au final pas moins d'une année entière pour arriver au niveau de l'orbite terrestre ! Vous voyez donc que nous aurions largement le temps de la voir venir, même si en l'occurrence nous ne pourrions, étant donné sa vitesse et sa masse, absolument rien tenter pour la dévier si elle se trouvait en trajectoire de collision avec la Terre. Mais je vous rassure : rien de tel n'a été observé, et la probabilité que la Terre se trouve un jour dans un pareil champ de tir est absolument nulle.