question posée le 03-02-2011 par Pierre Le Menn
Bonjour, j'ai récemment pensé à une chose qui certes a déjà due être réfléchie !
Serait-il possible que notre univers ne soit que le niveau microscopique d'une entité quelconque, elle même d'un taille gigantesque? Petite métaphore, que doit se dire une fourmis au milieu d'un champ de 10 hectares ?
Pareil, au niveau microscopique que doivent se dirent les bactéries si on peut utiliser cet exemple ?
Merci
réponse du 05-02-2011 par Didier Jamet
Le thème que vous évoquez est très présent dans la littérature de science-fiction. Je pense notamment à cette histoire (dont je ne retrouve malheureusement pas le titre) où un vaisseau spatial fonçant droit devant lui finit par « sortir de l’Univers » pour se rendre compte que celui-ci est une immense femme.
Que dit la science à ce propos ? Bien peu de choses. Elle essaie de préciser la forme de l’Univers, ce qui ne serait déjà pas si mal, et le trouve pour le moment étonnamment plat. Mais ce serait aussi le cas de la fourmi de votre exemple…
Comme le disait déjà Blaise Pascal au 17e siècle, (je n’en tirerai cependant pas les mêmes conclusions…), nous sommes perdus entre deux infinis : nous n’avons sans doute pas assez de recul pour nous rendre compte de la forme réelle de l’Univers, et dans le même temps nous sommes trop éloignés de ses limites pour en esquisser les contours.
Cela ne veut pas dire pour autant que toute recherche soit vaine. Jusqu’au 19e siècle, les plus beaux esprits pensaient que jamais nous ne connaitrions la composition du Soleil, sans parler des étoiles. En 1835,
Auguste Comte l’écrivit même noir sur blanc dans son cours de philosophie positive. Puis 30 ans plus tard vint la spectroscopie. On peut dire qu’aujourd’hui la cosmologie attend, entre autres, l’équivalent de ce que fut la révolution de la spectroscopie au 19e siècle.
Ce sera peut-être l’étude des ondes gravitationnelles, dont il est fait grand cas actuellement. Ou bien une percée décisive dans le domaine de la physique quantique, toujours aussi déconcertante plus d’un siècle après que ses premières bases aient été posées. Ou bien, et d’ailleurs sans doute, quelque chose de complètement différent, dont personne n’a encore idée aujourd’hui.
Quoi qu’il en soit, même si nous n’avons qu’une chance sur 10 milliards de trouver les réponses, il ne faut jamais renoncer à se poser des questions. Car en tant qu’humains, nous avons cette faculté unique de pourvoir transmettre nos interrogations, et le peu que nous savons, à nos descendants, avec l’espoir qu’ils aillent un peu plus loin que nous sur le chemin de la connaissance, avant de passer à leur tour le flambeau. C’est sans doute ce qui, fondamentalement, nous différencie de la fourmi.