article de Guillaume Cannat
2 JANVIER 2002
La découverte de notre système solaire par des sondes a commencé il y a près de 40 ans. Des dizaines d’engins ont quitté la Terre en direction de huit planètes et de leurs lunes, de comètes et d’astéroïdes, mais aucune n’a jamais été envoyée vers Pluton, l’ultime borne planétaire du système solaire.
La position de Pluton par rapport aux autres planètes lointaines que sont Uranus et Neptune n’a pas permis de profiter de la visite de ces deux géantes par la sonde Voyager 2, à la fin des années 80, pour continuer jusqu’à Pluton. Une mission a été préparée ces dernières années, mais de dépassements budgétaires en décisions politiques la NASA a annoncé son annulation l’année dernière.
Devant la levée de bouclier des astronomes du monde entier et confrontée à de nombreuses pétitions du public, la NASA a revu sa copie et lancé un appel à propositions pour une petite mission - pas trop chère ! - qui permettrait de visiter Pluton au plus vite. La mécanique céleste joue en effet contre ce projet en éloignant Pluton de nous chaque jour davantage et, surtout, en l’écartant du plan de l'écliptique, ce qui suppose une fusée de plus en plus puissante, donc onéreuse, pour lancer la sonde.
Après plusieurs mois d’étude des propositions, la NASA vient d’annoncer le choix du projet de mission « Pluto-Kuiper Belt » ou PKB, qui pourrait partir en 2006 et atteindre Pluton entre 2016 et 2018 selon la puissance du lanceur choisi.
Si la nouvelle est accueillie avec satisfaction par les astronomes, il reste deux écueils à franchir. D’une part, il faut faire la preuve que la mission est techniquement viable et pourra être prête à temps pour un lancement en 2006. D’autre part, il faut que le Congrès américain vote les fonds correspondants, car seuls des budgets d’études ont pour l’heure été accordés…
D’après « Ciel de nuit », émission présentée par Guillaume Cannat diffusée tous les jours sur la chaîne météo