La comète Lovejoy est une dure-à-cuire !

article de Didier Jamet
16 DECEMBRE 2011

Même si elle a perdu une partie de sa queue, Lovejoy est encore assez lumineuse pour saturer les capteurs CCD de SOHO et faire baver le signal sur plusieurs pixels ! Notez la rémanence de sa queue sous la forme d\'une longue virgule à la gauche du Soleil
Même si elle a perdu une partie de sa queue, Lovejoy est encore assez lumineuse pour saturer les capteurs CCD de SOHO et faire baver le signal sur plusieurs pixels ! Notez la rémanence de sa queue sous la forme d'une longue virgule à la gauche du Soleil

NASA/ESA

Contre toute attente, la comète C/2011 W3 Lovejoy ne semble pas avoir trop souffert de son passage à proximité du Soleil.

Après avoir survolé notre étoile à une distance n’excédant pas les 150 000 km, la comète Lovejoy a refait son apparition à peu près comme si de rien n’était sur les différents coronographes du satellite SOHO. Seule sa queue semble s’être considérablement raccourcie, probable signe qu’elle a tout de même laissé quelques plumes dans l’aventure. Mais ce qui est certain, c’est qu’elle est toujours là !

Cette surprenante endurance amène à s’interroger sur les estimations initiales portant sur son diamètre. D’après Terry Lovejoy, son découvreur, elle pourrait en réalité avoir été plus proche du kilomètre que des 200 m initialement évoqués.

À la décharge des experts, reconnaissons que les noyaux cométaires sont des objets dont la taille est particulièrement difficile à évaluer, car cette évaluation se fonde principalement sur leur luminosité.

Celle ci dépend elle-même de trois principaux paramètres : d’abord la taille du noyau, ensuite la réflectivité de sa surface, et enfin son activité. Ainsi un petit noyau très actif rejetant beaucoup de gaz et de poussière pourra-t-il, tel la grenouille de la fable, se faire passer pour un objet beaucoup plus gros qu’il n’est en réalité. Et à l’inverse, un noyau de comète volumineux mais qui, pour une raison ou pour une autre, ne dégazerait pas aussi intensément qu’attendu à l’approche du Soleil, pourrait-il passer pour plus petit.

Concernant les noyaux cométaire détectés beaucoup plus loin du Soleil, c’est là la réflectivité de la surface qui est déterminante, et les quelques survols rapprochés de comètes qui ont déjà eu lieu ont permis de constater que les comètes étaient des boules de neige plus ou moins sales.

Finalement, le plus étonnant sur les dernières images de SOHO, c’est peut-être cette rémanence dans l’atmosphère solaire d’une partie de la queue de Lovejoy, longue virgule que l’on voit encore très bien sur la gauche du Soleil (voir image ci contre en cliquant dessus), et ce plusieurs heures après le passage de la comète dans cette zone.

Comment l’expliquer ? N’hésitez pas à venir en discuter sur notre groupe Facebook .

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