article de Didier Jamet
23 AOUT 2010
Avec ce nouvel impact observé le 20 août 2010, c’est à présent une évidence: Jupiter, la plus grosse planète du système solaire, est heurtée beaucoup plus fréquemment qu’on ne le pensait par de petits corps célestes.
Observé le 20 août 2010 à 20h22 heure de Paris (18h22 TU) par l’astronome amateur japonais Masayuki Tachikawa, cet impact n’aurait, tout comme le précédent du 3 juin 2010, laissé aucune trace visible depuis la Terre dans l’atmopshère de la géante gazeuse. Cela signifie sans doute qu’il s’agissait d’un corps très peu dense et de faible taille, typiquement un petit noyau de comète.
Ce nouvel impact ravive l’intérêt des astronomes pour la mise sur pied d’un réseau mondial d’observation de Jupiter 24 heures sur 24, afin de déterminer le taux moyen d’impact sur la plus grande planète du système solaire.
Plus proche de nous, l’évènement nous rappelle que des objets de ce type peuvent également tomber sur Terre, comme ce fut le cas en juin 1908 dans la Toungounska. Cependant, du fait de sa taille et de sa masse incomparablement moindres que celles de Jupiter, notre planète constitue une cible beaucoup plus difficile à accrocher pour les petits corps célestes en goguette.
Toutefois, dans l’hypothèse d’une menace de collision avec ce genre de petit objet, indétectable à grande distance, l’humanité gagnerait à s’équiper d’un réseau de petits télescopes de surveillance de dernière alerte tel que le propose le projet ATLAS (Asteroid Terrestrial-impact Last Alert System). Lors d’un impact avec un objet de l’ordre de 50 m de diamètre, seule une surface de l’ordre de celle de la région parisienne serait en effet menacée de destruction (pour plus d'informations à ce propos, lire "2012 scénarios pour une fin du monde". On pourrait donc, avec un préavis de quelques jours, évacuer la zone menacée en bon ordre afin de limiter le bilan humain, qui dans une zone densément peuplée seraient forcément très lourd.