article de Didier Jamet
17 NOVEMBRE 2005
Il n’y a pas que la météo de cet automne inhabituellement doux qui soit capricieuse. Celle des pluies d’étoiles filantes l’est tout autant. Alors que les Taurides, généralement fort discrètes, nous ont gratifiés de nombreux et splendides bolides début novembre, ce sont de bien décevantes Léonides qui s’annoncent pour ce soir. Il n’y a plus de saisons…
En novembre 2001, les étoiles filantes des Léonides avaient surpris leur monde par leur intensité et leur nombre. Rarement le qualificatif de " pluie " s’était-il trouvé aussi justifié ! Depuis, enchantés par cette féerie céleste, de nombreux amoureux du ciel attendent fiévreusement leur retour, entre le 17 et le 19 novembre de chaque année. Mais lors des dernières éditions, il faut reconnaître que jamais le spectacle ne fut à la hauteur de ce qu’il avait été en 2001.
Si l’on en croit les prévisionnistes les plus côtés sur le sujet, 2005 devrait être un cru absolument détestable pour les Léonides : pas plus de 20 par heure, dans le meilleur des cas. Et encore, sans compter avec une Lune presque pleine dont l’éclat masquera totalement les plus fines des Léonides, fugitives traçantes qui font tout le charme de cette pluie…
Alors, cela vaut-il le coup de risquer une bronchite pour quelques malheureux météores ? Si votre ciel est dégagé, mettez quand même le nez dehors, chaudement emmitouflé. Juste après le coucher du Soleil, vous pourrez observer Vénus, plein sud, voisinant avec une étoile du Sagittaire, Nunki. Un peu plus tard dans la soirée, c’est encore Mars qui brillera de tous ses feux, à l’est. En deuxième partie de nuit, c’est Saturne et la constellation du Lion, d’où semblent provenir les Léonides, qui culmineront au-dessus de l’horizon sud. Et puis, qui sait, les Léonides nous réservent peut-être une surprise digne de celle de 2001… Seuls ceux qui auront eu le courage de rester éveillés le sauront !